Plutôt vieillissantes, les agences de voyages, non ? C’est en ces termes que Sacha Houlié, le vice-président de l’Assemblée nationale, s’est exprimé lors d’une table ronde sur l’économie collaborative appliquée au voyage. À sa décharge, ce député de La République en Marche de la Vienne a seulement 29 ans, et n’a probablement jamais poussé les portes d’un point de vente…
Mais que dire de cet ancien ingénieur de 55 ans, reconverti en vendeur de voyages à domicile, mais qui n’aime pas être qualifié d’agent de voyages. Un vocable du passé, selon lui. Avec l’avènement d’Internet, le métier a pris des rides, malgré les efforts des réseaux pour se renouveler, dans une stratégie omnicanal. Si le réseau volontaire Selectour est à (seulement) 30 boutiques restaurées, Havas Voyages, lui, a 60 agences rénovées au compteur. Quant à TUI, il annonce 86 TUI Stores. Des investissements significatifs sont engagés, au bénéfice de toute une profession. Il faut pourtant aller nettement plus loin. Au-delà de la plastique, c’est l’image de la profession qu’il faut dépoussiérer. Aux yeux des plus jeunes générations, les conseillers voyage n’ont pas la réputation de vrais spécialistes – cette image-même de spécialiste qui fait le succès rapide d’une place de marché comme Evaneos. C’est pourtant en parvenant à le prouver que les agences physiques parviendront à renouveler leur clientèle, bien souvent âgée de 60 ans. La spécialisation comme savoir-faire, indubitablement, à faire savoir impérativement. Autrement dit, ne nous reposons pas sur nos lauriers. Les réservations enregistrées de janvier à septembre 2017 ont beau progressé de 7 % en nombre de passagers (source baromètre Orchestra/Gestour pour les Entreprises du Voyage), il est urgent de préparer des lendemains qui s’annoncent moins porteurs, si les quadras et les quinquas manquent à l’appel. L’avenir passe par un esprit de conquête des voyageurs d’aujourd’hui et de demain. Pas facile, mais indispensable.
« L’avenir des agences passe par un esprit de conquête des voyageurs d’aujourd’hui et de demain. »