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Comment Option Way va orienter les voyageurs vers les vols bas carbone

Depuis un an, Option Way a mis en place un calculateur d’émissions de CO2 sur son site. Quel est le bilan, et comment aller plus loin ? Nous avons interviewé Mathieu Chauvin, président de l’OTA.

Option Way est l’une des premières agences de voyages en ligne à avoir intégré un calculateur d’émissions de CO2. Une démarche plutôt responsable pour une entreprise dont la vente de vols secs représente le cœur de métier.

Afin d’afficher l’empreinte carbone pour chaque vol, l’agence en ligne s’appuie sur l’ONG allemande Atmosfair, à la méthodologie exigeante, comme son concurrent MisterFly. Sont pris en compte la catégorie d’avion, le taux historique de remplissage des vols, les escales, la classe de voyage.

Pas de changement de comportement

L’objectif prioritaire de l’intégration du calculateur est simple : encourager la réduction des émissions carbone. Un an plus tard, qu’en est-il ? Dans le comportement des voyageurs, « nous n’observons pas de changement particulier, répond en toute franchise Mathieu Chauvin, président et cofondateur d’Option Way. Mais nous sommes au début de cette aventure avec l’affichage des émissions de CO2. Nous voulons à terme influencer les voyageurs vers les vols les moins émetteurs. »

Autrement dit, aujourd’hui et sans grande surprise, le prix et la qualité du vol (direct ou pas) demeurent les critères primordiaux des clients. Il s’agit d’ailleurs des deux critères qu’Option Way prend en compte pour l’affichage de la toute première option de réservation, en réponse à une requête de vol. C’est ce qu’il désigne comme « le bon choix » (voir la capture d’écran ci-dessous). Les options suivantes de réservations s’affichent par ordre décroissant de prix. Dans notre exemple, sur Paris-New York, la deuxième proposition est d’ailleurs moins chère.

« Influencer » grâce au machine learning

Mathieu Chauvin est-il déçu du très faible impact de la mise en place du calculateur sur les décisions d’achat ? « Non, pas du tout. Nous sommes au tout début de l’aventure. Le sujet prend du temps. Nous sommes très rassurés de voir que les clients ne sont pas effrayés par l’information sur l’empreinte carbone. Notre rôle, c’est de les guider en tant que distributeur de l’offre aérienne. Nous avons une vraie responsabilité en la matière. » Ce qui n’empêche pas l’agence en ligne d’afficher spontanément des messages pour présenter les « meilleurs prix » sur les destinations.

Mathieu Chauvin, fondateur d’Option Way

« Du 1er janvier à fin décembre 2022, nous avons mesuré le surplus de CO2 entre les vols qui sont effectivement réservés et les vols les plus vertueux, sur le même trajet. Cet écart atteint 30%, c’est une donnée très intéressante. » Une information qui incite le patron à aller plus loin « pour davantage influencer les voyageurs ».

Comment ? Plusieurs pistes sont sur la table, notamment grâce à l’IA, au machine learning et à ses six développeurs. L’agence en ligne compte notamment ajouter, dans l’algorithme qui permet d’afficher la première option de réservation, un troisième critère : l’empreinte carbone du vol. 

« D’ici l’été, nous comptons mettre en avant un bon choix, qui est le compromis entre prix, durée et impact environnemental. Nous pourrons donc faire baisser le surplus de 30%. Nous savons que 70% des voyageurs choisissent le bon choix, encadré et en tête des résultats, ou un vol équivalent en termes de pertinence. »

Cet automne, Option Way souhaite en outre proposer une solution de contribution carbone aux voyageurs, en valorisant les programmes de ses partenaires en la matière.

Une année record en 2022

La plateforme revendique une centaine de partenaires, qui utilisent son moteur de réservations pour proposer la réservation de billets d’avion. Parmi eux figurent la plateforme française de réceptifs Evaneos (certifiée B Corp, en matière de RSE), ainsi que des aéroports comme ceux de Nantes, Lyon et Brest.

L’aérien représente 5% des émissions mondiale de CO2, souligne Mathieu Chauvin, reprenant des données du GIEC. D’autres acteurs du voyage évoquent le taux de 2,5%. « Nous n’essayons pas de minimiser notre impact, nous assumons. D’ailleurs, dans notre calculateur, nous prenons en compte les traînées de condensation. »

Quelle est sa réaction face aux déclarations de Jean-Marc Jancovivi (The Shift Project), qui défend l’idée d’un quota de 4 vols par citoyen, dans toute sa vie ? « Jean-Marc Jancovivi est dans son rôle, nous apprécions ses études. Le message de fond, c’est que l’aérien doit entrer dans une phase de sobriété. Il faudra, à titre individuel, piloter son bilan carbone et l’allocation accordée au voyage. D’où l’importance d’informer et de sensibiliser. Pour ma part, je préfère la responsabilisation de chacun à la restriction. »

Option Way a réalisé une « très bonne année 2022 », de sortie de crise. L’activité a doublé en 2022, par rapport à 2021, et l’entreprise vise +50% cette année. L’OTA a écoulé plus de 100 000 billets l’an passé, contre 65 000 billets en 2019. Pour l’instant, l’inflation des prix de l’aérien ne freine pas l’envie de partir. Mais certains voyageurs font des arbitrages, et se rabattent éventuellement sur l’Europe au lieu d’un pays long-courrier. D’autres anticipent un peu plus, afin d’accéder à davantage de choix, et à de meilleurs tarifs.

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1 commentaire
  1. TROPICAL MANAGEMENT dit

    Les séjours intercontinentaux sont trop courts, en doublant « l’unité semaine » du standard de marché on diminue l’impact du transport/séjour de 50% !!! il vrai que l’humanité a mis des siècles pour découvrir le fil à couper le beurre !!

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