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Chiffon rouge

« Le rôle du Snav et des patrons des grands réseaux consiste, entre autres, à protéger les professionnels du tourisme et à veiller à ce que les nouvelles règles fixées par les autorités n’entravent pas leur activité. Bref, à effectuer un lobbying. Pour autant, cette veille doit aussi éviter d’alarmer inutilement des agences dont les nerfs sont déjà mis à l’épreuve depuis quelques années. La tristement célèbre directive Bolkenstein

Le rôle du Snav et des patrons des grands réseaux consiste, entre autres, à protéger les professionnels du tourisme et à veiller à ce que les nouvelles règles fixées par les autorités n’entravent pas leur activité. Bref, à effectuer un lobbying. Pour autant, cette veille doit aussi éviter d’alarmer inutilement des agences dont les nerfs sont déjà mis à l’épreuve depuis quelques années.

La tristement célèbre directive Bolkenstein relative à la libéralisation des services en Europe (celle-là même qui, il y a un an, gangrenait le débat sur la constitution européenne) vient de rappeler qu’il convient de manier avec prudence ces sujets délicats.

Explication : dans un communiqué diffusé le 5 avril, le tempétueux président de Tourcom, Richard Vainopoulos, qui a pris l’habitude de réagir à chaud sur tous les sujets d’actualité, dénonçait cette directive qui, si elle était appliquée au tourisme, permettrait aux agences des 24 autres pays de l’Union européenne d’exercer en France sans être tenues de respecter le code du tourisme français, leur activité étant soumise à la simple législation de leur pays d’origine. De quoi glacer le sang de nombre de petits patrons. Le président du Snav, Georges Colson, s’est cru obligé de surenchérir lors du congrès de la chambre syndicale Ile-de-France le week-end dernier, histoire de ne pas se voir accusé d’inaction, alors même que le Snav est décrié.

Seul hic : cette directive a été vidée de sa substance avant même le communiqué de Tourcom ! Le parlement européen a en effet amendé le texte dès le 4 avril, en refusant le sulfureux principe du pays d’origine. La directive Bolkenstein originale n’a pas la moindre chance de devenir un jour un morceau de législation a reconnu la Commission européenne, qui a proposé du même coup une nouvelle mouture du texte, écartant ce principe. Le sujet est donc bel et bien enterré, pour le plus grand bonheur des professionnels du tourisme. Certes, il conviendra de rester attentif, les Européens les plus libéraux n’ayant pas dit leur dernier mot. Mais fallait-il, dans ces conditions, agiter une fois de plus le chiffon rouge ?

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