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Bientôt, les trains Ouigo (enfin) revendus par les agences de voyages ?

Depuis de longs mois, les TGV low cost de la SNCF sont un gros caillou dans la chaussure, dans les relations SNCF-agences. Mais les négociations avancent.

Chaque saison, la SNCF inonde le marché avec des millions de billets Ouigo. Des billets qui échappent en très grande partie à la distribution. Depuis longtemps, les réseaux et les agences réclament de pouvoir commercialiser ces TGV low cost. Les Entreprises du Voyage (EdV) remettent cette question à l’ordre du jour à chaque réunion mensuelle « transport », ou presque.

Les EdV réclament 3% de commission

Sans crier victoire, Jean-Pierre Mas, président du syndicat, note une avancée dans les discussions. « La SNCF affirme désormais sa volonté de distribuer Ouigo via toutes les agences agréées en France. Des discussions sont en cours pour que la SNCF comprenne le niveau de rémunération que nous souhaitons obtenir. Nous voulons la même rémunération que pour l’offre TGV Inoui. » Soit 3% de commission, conformément au dernier accord conclu entre la compagnie ferroviaire et le syndicat, signé en 2019.

Jean-Pierre Mas est-il confiant ? « Je suis déterminé, réplique-t-il. Il faudrait que les négociations aboutissent avant la fin du mois de mai. » Soi, idéalement, pour le congrès des EdV en République Dominicaine, au début du mois de mai. « Ce serait un bon signal et une réponse positive apportée à la profession »… en plénière.

Aujourd’hui, l’offre Ouigo peut être distribuée « au seul prix d’investissements importants, effectués par des agences en ligne, ou bien en vente directe, regrette Jean-Pierre Mas. La SNCF ne voulait pas jusqu’à maintenant que Ouigo phagocyte sa clientèle affaires (des agences, NDLR), sa position a évolué. »

Une question, aussi, technique

Les TGV low cost ne sont pas accessibles via Amadeus, qui équipe la grande majorité des agences de voyages françaises. Mais le GDS y travaille.

« La SNCF n’autorise pas la distribution indirecte, quelle qu’elle soit, du contenu Ouigo », rappelle Bertrand Poey, directeur agences de voyages et Gestour, au sein du fournisseur technologique. « Pourtant, la mise à disposition d’un tel contenu auprès des agences représente pour elle un véritable intérêt, pour le loisir mais aussi le business travel : les voyageurs d’affaires ne vont pas aller, en général, sur le site grand public de Ouigo. Nous en avons discuté à plusieurs reprises avec la SNCF. Nous espérons qu’un terrain d’entente sera trouvé. »

Au-delà des négociations commerciales, il faudra aussi lever un verrou technique : Amadeus est aujourd’hui connectée à l’interface WDI, qui ne permet pas de remonter l’offre Ouigo, relève Bertrand Poey. « Nous travaillons sur ce point technique, pour nous connecter à une interface plus récente, PAO, qui est un prérequis afin d’accéder à l’offre SNCF dont Ouigo. »

Discrimination ?

En attendant, des réseaux de distribution s’impatientent. « Nous sommes maltraités depuis des années, avec le sourire », a récemment lâché lors d’un point presse Christophe Jacquet. Le directeur général d’Havas Voyages, coiffé par Marietton Développement, dénonce notamment le fait que les billets Ouigo sont inaccessibles aux agences. Pour lui, la SNCF est ainsi coupable de discrimination, concurrence déloyale et abus de position dominante. « C’est par cet angle-là que nous pourrons traiter le problème », ajoute-t-il, en guise d’avertissement.

Selon nos estimations, environ 50 millions de voyageurs ont utilisé Ouigo depuis sa création, en 2013.

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