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Basse-Californie, pas de cyclone pour la Baja

« Abusivement vue comme une « alternative » à Cancun, la Basse-Californie reste une destination marginale qui n’en présente pas moins un potentiel de sympathie à développer. »

Al’heure où Cancun efface les ultimes traces du passage du cyclone Ivan… et un recul de la fréquentation, Los Cabos et La Paz, les deux portes principales de la Basse-Californie (Mexique), annoncent 30 et 45 % de passagers en plus. Alternative au Yucatan ? Avec 85% d’étrangers venus de Californie et 11 % des autres Etats, la Baja est déjà la Costa Brava des Etats-Unis.

Au nord, Tijuana attire les teen-agers de San Diego, qui peuvent boire leur bière avant la majorité légale de 21 ans (elle est à 18 ans au Mexique). Escale des croisières dans le Pacifique, Ensenada propose à la classe moyenne américaine hôtels et locations bien moins chers que chez eux. Au sud, les Cabos offrent un parc hôtelier luxueux qui a doublé en 5 ans et les pêcheurs de marlins y louent des yachts somptueux. Entre les deux, les paysages étonnants de la route Tijuana-Cabo San Lucas permet de se lancer, en Harley Davidson ou en camping-car, sur les traces du rallye annuel des 1 000 Miles de Baja.

Les Français ne représentent que 0,1 % de la fréquentation de la région : 1 700 touristes qui, même en hausse de 15 % cet hiver, sont loin de rivaliser avec les 150 000 compatriotes que draine le Yucatan. Ce n’est pas le même produit, insiste Patrice Laure, de l’OT du Mexique à Paris : le Yucatan est culturel, la Basse-Californie est plutôt aventure-nature.

Partagée entre Basse-Californie et Basse-Californie du Sud, cette péninsule longue comme l’Italie mais large de moitié a en effet de quoi plaire aux Français. Les baleines grises que l’on peut caresser à Guerrero Negro et les rorquals bleus à La Paz sont des attractions certes limitées à janvier-mars, mais les étendues de cactus au goût de Last Frontier proposent toute l’année un vrai road movie (avec étape au légendaire Hotel California du groupe Eagles), sans oublier le décor à la Zorro des missions, construites entre le XVIe et le XVIIIe siècle pour évangéliser la région.

Luxe et aventure

Nous vendons essentiellement des autotours, commente Jean-Marie Douau, de Jetset, il est donc difficile de tracer ce que font nos clients, mais ils semblent attirés par le côté aventure de la destination. La logique serait la traversée de la péninsule du nord au sud, mais les frais d’abandon exorbitants des loueurs poussent les clients à faire une boucle depuis La Paz. Les spécialistes Jetset, Marsans, Empreinte ou Vacances Fabuleuses vendent tous la Baja en à la carte, suivis par Dima Tours, Jet Tours, Voyageurs ou Nouvelles Frontières, sans oublier Exclusif ou Makila Voyages, conquis par l’hôtellerie de luxe du sud de la péninsule. Sur une vingtaine de producteurs au total, un tiers sont des TO de niche proposant surf ou plongée, golf ou kayak de mer.

De leur côté, les Mexicains s’intéressent au marché français, à commencer par Aeromexico qui, plafonnant à Cancun à cause des nombreux charters, va mettre en service de gros porteurs sur Mexico-La Paz. Une représentation a été ouverte à Lyon, il y a quelques mois, à l’initiative de Jean-Christophe Arbonne, auteur d’un livre sur cette Basse-Californie dont il se veut l’ambassadeur officieux.

Les choses font donc leur chemin, d’autant que le Mexique suit la destinée des States et du Brésil : conquis par le Yucatan, les Français prennent conscience de la variété de ce vaste état fédéral. La Basse-Californie est parfaite pour un deuxième ou un troisième voyage, suggère Maureen Lachant, directrice de la production de Kuoni et Vacances Fabuleuses. Après le Yucatan et le Mexico-sortie Cancun, les Français cherchent forcément à découvrir un Mexique différent, et la Basse-Californie est de plus en plus connue…

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