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Au secours, un hôtel pour Anglais !

Aux Canaries, certains hôtels, vendus principalement sur le marché britannique, pêchent au niveau de la qualité des repas. Faut-il éviter les formules all-inclusive ?

Soyons clairs, je n'ai rien contre nos amis britanniques. Sauf peut-être, contre leurs goûts culinaires… Je m’étais déjà étonné, lors de voyages en Ecosse ou à Londres, des étranges gelées vertes du petit déjeuner ou du "coca" violet. Mais c'est à Lanzarote, aux Canaries, qu'ils m'ont porté le coup de grâce.

Sur le site Voyageprive.com, nous avions réservé le Be Live Lanzarote dans le cadre d'un séjour organisé par Thalasso n°1 – mais l'établissement est revendu aussi par Look Voyages, Promovacances ou encore Lastminute.com. C'était pour des vacances en famille à l'occasion de Noël, en formule "all-inclusive". Un bel hôtel 4 étoiles, propre, offrant de grandes chambres modernes avec vue sur mer, une foule d'animations, des terrains de tennis, une petite plage à deux pas… Mais, hélas, une cantine qui ferait regretter aux plus indulgents les plateaux déjeuner des compagnies aériennes.

200 personnes dans une salle bruyante

Evacuons de suite les steaks semelles (de bœuf ?) et le jambon premier prix de l'espace déjeuner au bord de la piscine. C'est à la cantine – 200 personnes dans une salle bruyante et fermée alors qu'il fait beau dehors – qu'il faut aller.

On y commence par la salade. Presque ce qu'il y a de meilleur si l'on oublie le goût des tomates, pas mûres et acides, et celui des carottes. Vous savez, ces légumes orange fluo qui baignent dans une sauce jaune et sont toutes molles. Oubliez aussi les olives. Elles viennent d'une entreprise qui a réussi à fabriquer des olives à la peau toute sèche, qui ne tachent même pas une chemise blanche et qui n'ont aucun goût !

Des bananes pendant une semaine

Pour le plat de résistance, le choix est moins réduit. Mais après avoir testé la viande de porc sèche, les pâtes trop cuites et huileuses, les raviolis fourrés à la farine goût champignon en boîte, et les plats en sauce douteux, il ne reste finalement que le poisson grillé à la plancha. Très bon, je l'avoue. Je vous passe les desserts, car malgré ma curiosité, je n'ai mangé que des bananes pendant une semaine, avant le café soluble. Passons aussi sur les alcools à volonté, au goût d'alcool à brûler, et sur les vins type piquette pour en venir au fait.

J'ai remarqué que l'hôtel était principalement fréquentés par des clients anglais, qui se plaignaient très peu de la nourriture, alors qu'une grande partie de la trentaine de Français sur place hésitait ou grimaçait devant les plats du self-service, comme moi. Ayant eu l'occasion de tester d'autres hôtels-clubs et leur nourriture, dont certains remplis de Britanniques, j'en ai tiré cette conclusion peut-être hâtive : il faut éviter les hôtels pour Anglais qui proposent des standards adaptés à leurs goûts. Surtout si l'on est Français et jamais content.

Plusieurs commentaires pointent du doigt la qualité de la restauration sur TripAdvisor.

Des hôtels "4 étoiles"

Plus sérieusement, je me demande ce que peuvent penser les touristes de la prestation de ce type d'hôtel "4 étoiles" et surtout, ce qu'ils penseront de la destination. Car à Lanzarote, comme en Espagne, on mange bien. Hors des hôtels et des zones touristiques bardées de restaurants, des petits cafés proposent des tapas exquises, du jambon et du fromage à s'en lécher les babines, et des produits locaux dont on peut remplir ces valises comme le Malvasia, petit vin blanc sec.

Malheureusement, la grande majorité des centaines de milliers de touristes de l'île restent enfermés dans les resorts et n'ont donc jamais l'occasion de découvrir la véritable gastronomie locale, même si Lanzarote n'est pas ce qu'on pourrait appeler une terre fertile… De là à dire que cette forme de tourisme ne favorise pas la découverte des autres cultures, il n'y a qu'un pas, que je franchis.

Jusqu'où accepte-t-on de rogner sur la qualité ?

Alors certes, si l'on cherche un peu de soleil et de la chaleur au moins de décembre, à moins de 750 euros la semaine, il ne faut pas en demander trop. Mais jusqu'où accepte-t-on de rogner sur la qualité ? Vendra-t-on bientôt, des produits immangeables sous prétexte que le consommateur recherche le prix le plus bas possible ?

La prochaine fois, je reprendrai mon sac-à-dos et un vol sec, pour me régaler dans des petites échoppe et troquets. A Lanzarote ou ailleurs.

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