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AWFT24 – Les voyageurs sont sensibles aux options durables, mais ils restent perdus et perplexes

Les voyageurs persistent dans leurs dissonances cognitives. S’ils s’avouent sensibles au développement durable, ils hésitent encore à prendre le chemin d’options vertueuses.

Même si les voyageurs s’intéressent au développement durable, il existe toujours un fossé entre leur prise de conscience et leurs comportements, selon le rapport Sustainable Travel Consumer Report de Trip.com.

« 92% des personnes que nous avons interrogées reconnaissent l’importance des voyages durables, souligne Jane McFadzean, directrice du développement durable du groupe Trip.com. Cependant, seulement 56,9% d’entre elles affirment en avoir déjà pratiqué. » Une forme de dissonance cognitive, qu’a décryptée Jane McFadzean en ouverture du forum A World For Travel (AWFT) qui se déroule à Séville les 23 et 24 octobre 2024.

Manque de clarté et doutes

Pourquoi un tel écart, donc ? D’après l’étude de Trip.com réalisée dans 109 pays, l’une des principales raisons pour lesquelles les gens ne privilégient pas les options de voyage durables tient au « manque de clarté du concept » (48,1%).

Deux autres motifs ressortent : des doutes sur l’authenticité (32%) et sur l’amélioration de l’expérience du voyage par la durabilité (22,4%). Sans surprise, 40% des consommateurs ne sont pas prêts à payer plus cher pour des options de voyage durable. Pour Jane McFadzean, le secteur doit redoubler de pédagogie afin de rendre plus accessibles et tangibles les options durables… tout en dissipant les suspicions de greenwashing.

Qui doit prendre l’initiative de réduire l’empreinte carbone des voyages ? A cette question, les voyageurs ont répondu que les individus, les gouvernements et l’industrie du voyage partageaient une telle responsabilité.

Empreinte carbone : la part relative du tourisme diminue

Virginia Messina, vice-présidente principale du World Travel & Tourism Council (WTTC), est pour sa part formelle : l’empreinte carbone relative du secteur diminue.

Julia Simpson, PDG du WTTC, le 23 octobre 2024 © Linda Lainé

« En 2023, les émissions mondiales de gaz à effet de serre dues aux voyages et au tourisme se sont élevées à 3,5 milliards de tonnes de CO2″, a-t-elle souligné lors du forum AWFT. « Le secteur représente ainsi 6,7% de l’ensemble des émissions mondiales, contre 7,8 % en 2019. » Autant de chiffres hérités d’une large étude menée depuis deux ans pour l’organisme, en partenariat avec Oxford Economics.

Selon Julia Simpson, PDG du WTTC, il faut néanmoins accélérer pour réduire les émissions, en valeur absolue. « Nous sommes sur la bonne voie, mais nous devons améliorer nos performances » pour atteindre les objectifs climatiques de Paris, estime-t-elle.

Une dépendance tenace aux énergies fossiles

Dans l’industrie, le poids relatif des énergies à faible émission de carbone (nucléaire et renouvelables) demeure modeste (5,1% en 2019, 5,9% en 2023). L’an passé, la dépendance du secteur aux sources d’énergie fossiles (pétrole, charbon et gaz naturel) a atteint 88,2%, contre 90% en 2019. 

« Nous avons besoin du soutien des gouvernements pour mettre en place des énergies renouvelables et développer des carburants plus durables pour le transport. » Ce n’est toutefois pas la trajectoire que prend actuellement la France, qui envisage plutôt de taxer davantage le transport aérien.

10% du PIB mondial

Selon le WTTC, l’industrie des voyages et du tourisme s’achemine vers une année record, pesant ainsi 11 000 milliards de dollars en 2024. « Le secteur représentera 10% de l’économie mondiale, consolidant ainsi son rôle de moteur, a précisé Virginia Messina. D’ici la fin de l’année, il emploiera plus de 348 millions de personnes dans le monde. »

Le secteur fait face à de nombreux défis, comme le surtourisme et des manifestations contre la surfréquentation. Pour Julia Simpson, il est possible d’inciter les voyageurs à faire des « pas de côté », comme en témoigne la percée de Brooklyn à New York. Avec un objectif partagé en vue : mieux répartir les flux dans le temps et dans l’espace.

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