Au fil de l’eau sur les canaux

Strasbourg accueillait les 18 et 19 mars derniers les 2es Rencontres Tourisme et Territoires de la Voie d’Eau (RTTVE) organisées par Voies Navigables de France (VNF). L’occasion pour plus de 200 acteurs nationaux et européens du tourisme fluvial et « fluvestre » de rappeler l’importance – et le développement – d’un secteur qui ne se résume pas à une flotte de grands paquebots sur le Rhône ou la Seine. Avec le plus grand réseau européen de voies navigables, constitué de 6 700 km de canaux et rivières aménagés, de plus de 3 000 ouvrages d’art et de 40 000 hectares de domaine public fluvial, la France offre un océan d’opportunités à des opérateurs, petits et grands. La navigation sur les canaux, en bateaux sans permis (à partir de 300 E le week-end pour la location hors carburant) ou en péniche-hôtels est bien dans l’air du temps du slow tourism. « La demande augmente », témoigne Jocelyne Gérard, qui dirige H2olidays, une agence spécialiste de la croisière fluviale, « mais la concurrence aussi », sachant que la clientèle étrangère vient souvent de très loin pour naviguer sur le canal du Midi ou les canaux bourguignons, les deux best-sellers hexagonaux. « Nous accueillons de plus en plus de Sud-Africains ou d’Australiens. 75 % des navigants sont étrangers », remarque-t-elle. Canalisés par quelques opérateurs-loueurs (Le Boat, filiale de TUI Travel, Nicols, Locaboat ou encore FPP Travel/Les Canalous qui offre ce printemps aux agences de voyages une semaine de navigation à l’essai), le secteur intéresse aussi de plus en plus des poids lourds du tourisme fluvial. CroisiEurope, qui navigue depuis l’an dernier à bord de la « Jeannine » sur les canaux de Bourgogne, innovera en 2015 sur la Loire avec un étonnant bateau à aubes, un projet primé lors des RTTVE pour son originalité.