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Aérien : pour l’Ademe aussi la réduction des vols est nécessaire

Après Augustin de Romanet (PDG D’ADP) ou encore Gerard Feldzer (expert de l’aérien), c’est au tour de l’Ademe d’appeler à une réduction des vols. Etude détaillée à l’appui.

L’Agence de la transition écologique française (Ademe) vient de publier une étude qui pointe des leviers à mettre en place pour décarboner l’aérien. Une étude qui « fournit un ensemble très riche d’informations sur l’avancée et les enjeux de la transition écologique du transport aérien, explique Marc Cottignies, le coordinateur technique de l’étude à l’Ademe. Même si son périmètre cible le trafic en France, et avec la France, elle intègre aussi des considérations en lien avec les vols depuis l’étranger vers la France, et ses enseignements sont généralisables. Elle a le mérite de poser la question de la maîtrise du trafic comme levier de décarbonation, en montrant son efficacité, notamment à court terme. »

Trois scénarios différents pour réduire les émissions

Les leviers identifiés par l’Ademe ont été classés en trois scénarios. Le premier, intitulé « rupture technologique », prévoit des investissements importants dans la recherche et la construction aéronautique (avion à hydrogène notamment) ainsi que dans la production de Carburants d’Aviation Durables (CAD), afin de conserver une croissance du trafic aérien. En résumé, tout miser sur le progrès.

Le second scénario, intitulé « modération du trafic », mobilise à la fois des mesures de sobriété pour stabiliser le niveau de trafic aérien et un développement important de l’usage des CAD, visant à minimiser les émissions cumulées entre 2020 et 2050 et à réduire nettement les émissions d’ici à 2030.

Enfin le scénario 3, « tous leviers », mobilise l’ensemble des leviers à un degré moindre que dans les deux premiers scénarios, afin de réduire les risques et les coûts liés au recours à des technologies de rupture ainsi que les impacts socioéconomiques des mesures de modération du trafic.

La réduction du trafic comme solution la plus rapide

A travers ces trois scenarios, l’Ademe démontre que les émissions de CO2 des vols au départ de la France peuvent être réduites d’environ 75% entre 2019 et 2050 en mobilisant trois leviers majeurs : l’amélioration de l’efficacité énergétique des avions ; le recours aux carburants durables, et la maîtrise et la réduction du trafic.

Mais l’Ademe insiste sur un point : « Alors que les deux premiers leviers ne produiront des effets sensibles qu’à moyen et long terme, le dernier pourrait être efficace à court terme. »

Pour elle le recours aux carburants durables sera confronté à des difficultés d’approvisionnement et de capacité technique des avions (certification à l’utilisation des biocarburants à 100%, par exemple). Ce qui induira une augmentation significative du prix des billets et donc une baisse relative de la demande ainsi que du trafic (en 2050, l’Ademe évalue cet impact à une diminution de 15 à 19% du niveau de trafic). Désormais, l’Ademe souhaite évaluer quels pourraient être le niveau et les modalités concrètes du recours au levier de la maîtrise du trafic.


Pour rappel, et même si les acteurs du secteur sont de plus en plus conscients et engagés en matière de transition écologique, les émissions de CO2 du secteur ont augmenté de 85% entre 1990 et 2019, et pourraient encore croître de 50% d’ici 2050 si de nouveaux leviers de décarbonation ne sont pas mobilisés.  Par ailleurs, l’objectif français de neutralité carbone en 2050 repose sur une division par 6 au moins des émissions de la France entre 1990 et 2050, tous secteurs confondus.  


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