Congrès des EdV : pourquoi le choix de l’île Maurice
Dans une interview à L’Echo touristique, Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage (EdV), explique comment s’est opéré le choix de la destination.
L’Echo touristique : Après la République Dominicaine en 2022, c’est à l’île Maurice que le congrès aura lieu en 2023. Pourquoi ?
Jean-Pierre Mas : L’île Maurice nous a invités, à des conditions économiques acceptables. C’est par ailleurs la deuxième destination long-courrier sur le marché français, après la République Dominicaine. L’hiver dernier s’est opéré un report des destinations long-courriers vers les moyen-courriers. C’est aussi notre rôle de participer à la relance de destinations en souffrance. La République Dominicaine a enregistré une croissance de 45% cet été, nous y avons contribué.
Des critères écologiques ne guident pas vos choix ? Pourquoi pas l’alternance d’une destination long-courrier et moyen-courrier ?
Jean-Pierre Mas : En tant que professionnels du voyage, nous n’avons pas à être des maîtres à penser des voyageurs. Dans le même esprit, les compagnies aériennes n’affichent pas, sur leur site, « ne prenez pas l’avion »… Nous, notre rôle est d’accompagner l’activité, limiter les réactions hostiles à l’égard de notre industrie, proposer des offres plutôt éco-responsables. La démarche responsable, c’est une démarche de citoyen et de voyageur. Au niveau du congrès, je comprends et je respecterai ceux qui ne veulent pas prendre un vol longue distance. Nous avons d’autres occasions de nous rencontrer, comme lors de notre assemblée générale à l’IFTM.
Nous n’avons jamais autant parlé de sobriété, dans le voyage et notre quotidien. Quel est votre point de vue sur la question ?
Jean-Pierre Mas : Je suis partisan de la sobriété en tant que voyageur. Même si je ne suis peut-être pas un bon exemple. Mon job, c’est de faire voyager, avec un peu plus de sobriété : plus longtemps et moins souvent. En revanche, je suis frontalement opposé aux solutions portées par les Ayatollahs de l’écologie, favorables à la décroissance et au repli sur soi. Je préfère l’ouverture à l‘enfermement. J’ajoute qu’au congrès, le sujet « voyager et respecter la planète » sera au cœur des débats. Nous prendrons aussi un avion qui émet 25% de gaz à effet de serre de moins qu’un avion de sa génération précédente, ainsi que des hôtels Beachcomber engagés dans une démarche éco-responsable.
Le congrès 2020 devait avoir lieu en Albanie, et a été « reporté » à cause de la crise sanitaire. Pourquoi n’est-ce pas le pays choisi pour 2023 ?
Jean-Pierre Mas : Nous avons rencontré le ministre du tourisme de l’Albanie la semaine dernière. Le pays n’était pas prêt à nous accueillir l’an prochain aux conditions initialement prévues, puisqu’il est déjà l’hôte d’un grand événement. Nous irons néanmoins en Albanie en 2023, mais pour un événement en comité plus restreint.
