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ADP : des résultats solides, une nouvelle gouvernance et de nouvelles ambitions

Alors qu’il a accueilli cette semaine une nouvelle équipe dirigeante, le gestionnaire des aéroports parisiens affiche d’excellents résultats opérationnels.

C’est une nouvelle ère qui s’ouvre au sein du groupe Aéroports de Paris (ADP). Tout juste doté d’une nouvelle équipe dirigeante, le gestionnaire aéroportuaire dévoile des résultats solides sur son exercice 2024 et se veut « très optimiste » pour la suite, d’après les mots de son nouveau PDG, Philippe Pascal, interrogé lors d’une conférence de presse donnée jeudi 20 février à Paris. 

L’entreprise contrôlée par l’État français a vu son chiffre d’affaires croître de 12,1% sur un an à 6,16 milliards d’euros, un niveau sans précédent, fortement tiré par les résultats de TAV Airports et épousant la vigueur du trafic aérien mondial qui a dépassé pour la première fois l’année dernière sa fréquentation de 2019.

Trafics en hausse de 8,1%

Si le bénéfice net du groupe est en repli de 45,8% à 342 millions d’euros, il s’agit d’un effet comptable ponctuel négatif de 330 millions lié à ses activités en Inde (fusion de deux sociétés). Sans l’effet comptable et autres éléments exceptionnels, le bénéfice net aurait été de 638 millions d’euros, proche des 631 millions de 2023, a fait valoir ADP. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) a, lui, progressé de 5,7% à 2,07 milliards d’euros, malgré la pression fiscale. 

Coté trafic, l’exploitant des deux premiers aéroports français, Paris-Charles-de-Gaulle et Orly, ainsi qu’une vingtaine d’autres installations dans le monde, directement ou via des partenaires, a accueilli au total 363,7 millions de passagers en 2024, une hausse de 8,1% sur un an. « À Paris, la tendance d’un trafic domestique en décroissance et d’un trafic international en forte progression se poursuit. Les données de trafic sont conformes aux attentes, dépassant les niveaux de 2019 au niveau du Groupe », précise Philippe Pascal. 

À Paris, cette croissance a été plus faible (+3,7%) mais les voyageurs y ont été prodigues, dépensant 32,1 euros par personne (et jusqu’à 87 euros en moyenne au T1 de Charles de Gaulle) dans les boutiques et restaurants des « zones réservées » situées après le passage des contrôles de sécurité, soit 4,9% de plus qu’en 2023. Il s’agit d’un indicateur suivi par ADP, qui développe sa marque grand public « Extime », emblématique d’une volonté de monter en gamme, qui sera déployée sur tous les terminaux parisiens puis à l’international. 

Nouvelle équipe dirigeante 

Des résultats qui tombent à pic pour l’arrivée  de Philippe Pascal, nommé mardi 18 février à la tête d’ADP, prenant la succession d’Augustin de Romanet. Il était depuis 2016 directeur général adjoint finances, stratégie et administration de l’entreprise détenue à 50,6% par l’Etat français. Sa nomination a été officialisée mercredi 19 février en Conseil des ministres.

Il a nommé une nouvelle directrice générale déléguée, Justine Coutard, énarque qui était depuis 2020 directrice de l’aéroport d’Orly après avoir dirigé le cabinet du ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, actuel garde des Sceaux. Elle est remplacée à la tête de l’aéroport d’Orly par Laurence Faure

« Nous allons nous attacher à renouveler nos équipes avec notre style, nouveau, qui ne sera pas celui d’Augustin de Romanet », indique Philippe Pascal, en exposant sa méthode à la presse, entre « mobilisation du collectif sur une vision à long terme », « réinvestissement des cœurs de métiers », « réarmement de l’entreprise » et « culture d’entreprise plus agile. 

Nouvelle vision « à long terme »

ADP entend « accroître (ses) investissements dans les infrastructures avec une vision de long terme », détaille le nouveau dirigeant, dont l’entreprise a pourtant annoncé réviser en baisse les plafonds de ses dépenses d’investissement cette année à Paris (1 milliard d’euros, soit -200 millions) et à l’échelle mondiale (1,4 milliard, soit -400 millions).

« Nous tablons sur un développement de nos infrastructures à Paris très progressif et s’adaptant au millimètre à la demande. Nous n’allons certainement pas relancer un projet de T4 ou de grands projets comme à Londres-Heathrow, le sujet est plutôt de mieux relier nos terminaux entre eux et de développer nos gares et la complémentarité avec le train », ajoute Justine Coutard.  

Le nouveau PDG évoque parmi ses autres priorités l’accélération de la décarbonation du secteur, la concertation publique concernant CDG qui sera lancée au printemps, et plus globalement la mise en place d’un nouveau modèle de l’aérien… « Nous sommes sur la bonne voie, et avons bien l’intention d’accélérer à Paris comme à l’international », martèle-t-il.

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