A Bangkok, les TO paient la note
Alors que le rapatriement des touristes français bloqués à Bangkok a lentement commencé vendredi soir, au départ de l’aéroport militaire d’U-Taphao, les tour-opérateurs se plaignent de devoir supporter seuls la charge financière de la crise.
« Très en colère !!! » Pour Christine Crispin, PDG de Climats du monde, l’un des plus importants TO français sur la Thaïlande, la coupe est pleine. Dans un « email adressé à l’ambassade de France à Bangkok le 28 novembre », elle s’en prend sèchement aux autorités françaises, accusées en substance de laisser les voyagistes assumer seuls le coût de l’hébergement des touristes coincés dans la capitale thaïlandaise depuis la fermeture de ses deux aéroports.
« Nous avons aussi des clients canadiens et depuis mardi (25 novembre, date de fermeture de l’aéroport international, ndlr), l’Ambassade du Canada suit ses clients, les rappelle et les héberge », note-t-elle. A l’inverse, « nous avons appelé le centre de crise à Paris et un bénévole nous a répondu que nous n’étions pas du tout obligés de nourrir et d’héberger » les passagers français.
Ce coup de colère illustre la difficulté croissante des tour-opérateurs à gérer une crise qui leur coûte très cher. Dès jeudi, Jacky Pilo, PDG de Voyageurs Associés confiait lui aussi être « en train d’exploser le portefeuille ». « Si la situation continue, ça va devenir plus grave et les gens vont finir par craquer. La prochaine étape sera de les faire sortir par la route. Mais pour aller où ? »
La réponse semble devoir venir de l’aéroport militaire d’U-Taphao, situé à 190km au sud-est de Bangkok (3h de transfert en bus). Après son ouverture jeudi aux compagnies aériennes, le trafic commençait à s’organiser vendredi avec, notamment, un premier vol à destination de Paris opéré par Thaï, arrivé samedi matin à Roissy Charles de Gaulle.
