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Yves Weisselberger : de KDS à Snapcar

Le président de KDS a lancé l’application de véhicules avec chauffeur Snapcar début 2013. Yves Weisselberger veut la positionner sur le segment affaires. C'est ce qu'il explique dans une interview accordée à L'Echo touristique, où il est aussi question de ses projets, mais aussi de ses craintes vis-à-vis d'un projet de règlementation.

L’Echo touristique : En quelques mots, que propose Snapcar ?

Yves Weisselberger : C’est un réseau de voitures avec chauffeur (Ndlr, VTC), sur la ville de Paris et la banlieue. Depuis notre application, le client, géolocalisé, passe une commande. Il sait alors dans combien de minutes il pourra monter à bord du véhicule, et le montant approximatif de la course. Nous proposons aussi la réservation à l’avance. Nous travaillons avec 70 à 80 véhicules avec chauffeur. Ce sont des partenaires, dont des artisans en profession indépendante.

Etes-vous plus chers qu’un taxi, que vous concurrencez ?

Nous sommes un peu plus chers qu’un taxi hélé dans la rue… quand vous le trouvez. Les gens n’utilisent pas Snapcar pour le prix, mais pour notre prestation, qui est différente. Nous avons de belles voitures avec des chauffeurs professionnels, une bouteille d’eau et un chargeur de portable à bord du véhicule.

Après Paris, dans quelles villes pourriez-vous développer vos services ?

Londres fait partie des candidates les plus sérieuses, même s’il y a beaucoup de concurrence. Chaque ouverture de ville nécessite de lourds investissements. Donc, il n’est pas improbable qu’il faille une levée de fonds pour notre internationalisation.

Uber et de nombreux autres acteurs sont positionnés sur le VTC. Y-a-t-il de la place pour autant d’acteurs ?

Le marché est grand, il y a de la place pour différents acteurs. Les transports mutualisés vont forcément se développer, pour différentes raisons. Paris souffre d’un manque énorme de taxis. Les villes ont tendance à limiter l’usage des voitures individuelles. Nous, nous sommes positionnés sur le segment des entreprises, ce qui nous permet de nous différencier.

Votre clientèle est majoritairement affaire ?

C’est notre stratégie. Nous avons démarré, en septembre 2012, avec une application pour les particuliers. L’appli destinée aux entreprises, avec des fonctionnalités spécifiques, est sortie il y a quatre mois. Nous proposons notamment le récapitulatif des commandes passées, et la possibilité pour les assistantes de réserver sur un site web. Nous pensons que notre développement passera en grande partie par la conquête des entreprises. Les sociétés sont, à terme, notre cœur de cible.

Envisagez-vous l’intégration de Snapcar à KDS ?

C’est effectivement envisagé. Il y a un fort potentiel. Je suis aujourd’hui actionnaire, administrateur et président du conseil d’administration de KDS.

Quel est votre modèle économique ?

Nous fixons les prix de nos courses, et quelques pourcents du montant facturé nous reviennent. Nous ne demandons pas la parité tarifaire aux chauffeurs.

Le gouvernement souhaite réglementer le marché, et imposer un délai de 15minutes entre l’appel et la prise en charge du client. Votre réaction ?

Le gouvernement envisage effectivement un arrêté ministériel en ce sens, à la demande des taxis. C’est un projet, qui nous a toutefois été annoncé comme décidé. S’il passe, il sera néfaste à notre activité, puisque les deux-tiers des courses sont effectuées en temps réel. Les gens font notamment appel à nous pour notre rapidité, qui représente une part significative de notre valeur ajoutée. Plus le délai que nous annonçons est long, moins la réservation est confirmée.

Cet arrêté pourrait donc nuire à votre modèle économique ?

Oui, clairement. Nous faisons du lobbying contre ce projet d’arrêté. Si l’arrêté est publié, ce que nous craignons pour septembre, nous envisagerions un recours juridique, et nous pourrions saisir l’Autorité de la concurrence.

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