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Voyages post-Covid : ce que la pandémie va durablement changer

D’après une étude du cabinet de conseil Roland Berger, la pandémie va durablement modifier le comportement des voyageurs sur la mobilité longue-distance. Et les professionnels de l’industrie vont devoir très vite s’adapter.

Dans son étude « All Change: How Covid-19 has disrupted the future of long-distance mobility », le cabinet Roland Berger livre une photographie de ce que pourraient être les comportements des voyageurs post-Covid. Un travail d’enquête mené auprès de 200 experts du secteur et 7000 voyageurs, avec pour objectif d’analyser l’impact durable de ces tendances sur l’avenir de la mobilité longue distance.

Et les résultats sont contrastés. Si à la sortie de la pandémie, les voyageurs prévoient de diminuer d’environ 20% leurs déplacements, aussi bien privés que professionnels, le nombre de voyages devrait néanmoins augmenter  de 1%, par un effet de rattrapage et d’impatience des voyageurs souhaitant à nouveau boucler leurs valises. D’après le cabinet, la demande devrait redécoller dans les prochaines années, mais dans une configuration inédite.

Le cabinet a ainsi identifié trois tendances clés qui contribueront à refaçonner les transports longue distance de demain : la conscience environnementale et la recherche d’efficacité des déplacements, la diminution de l’impact environnemental des déplacements, et l’innovation dans les modes de transports. 

« La demande sera différente »

« Nos scénarios montrent que si la reprise peut être lente pour certaines régions et modes de transport, notamment en Europe dans le secteur aérien et les voyages d’affaires, la demande reviendra largement aux niveaux pré-pandémiques dans les prochaines années », explique Didier Bréchemier, associé chez Roland Berger. « La demande sera différente – les gens voyageront par exemple davantage en train sur certaines distances, les passagers rechercheront des compagnies aériennes respectueuses de l’environnement et les voyageurs d’affaires s’aventureront moins souvent loin du bureau, mais plus longtemps. » 

Sur ce point en particulier, les études se suivent et se ressemblent en effet : les voyages d’affaires devraient être les plus impactés par la pandémie. « La prise de conscience de l’impact des déplacements couplée à une rationalisation des voyages devrait se poursuivre, entraînant à elle seule une baisse de 12% des voyages d’affaires à prévoir en Europe après la pandémie », analyse le cabinet Roland Berger. En parallèle, les voyageurs d’affaires sont parfois moins motivés à voyager en raison de l’adoption des nouvelles technologies de communication qui facilitent la mobilité virtuelle. C’est d’autant plus vrai en Europe, où 44% des sondés estiment que la mobilité virtuelle est la principale raison du changement des habitudes en matière de voyages d’affaires, souligne l’étude. Les changements de comportements en matière de voyage et de mobilité induits par la crise devraient perdurer au-delà de la pandémie, qui va contraindre les entreprises à infléchir leurs politiques de voyages d’affaires et à mettre en œuvre des technologies de réunions virtuelles.

Les voyages internationaux en baisse de 10%

Les voyages privés, en revanche, devraient connaître une augmentation de 1%, sous l’effet d’un rattrapage après les restrictions, notamment pour rendre visite à la famille ou aux amis.

Les voyageurs, de plus en plus soucieux du développement durable, ont déjà conduit les acteurs du secteur et les gouvernements à mettre en place des réglementations sur les émissions de CO2, rappelle Roland Berger. Alors que l’Europe vise à devenir un leader de la mobilité longue distance décarbonée, les investissements et les subventions publiques affluent également dans le secteur ferroviaire en Chine et aux États-Unis. Pour le transport aérien, les efforts continus qui ont engendré de véritables résultats positifs sur l’environnement, vont se poursuivent avec l’utilisation de biocarburants, qui vont jouer un rôle essentiel, en complément des avions électriques pour les courtes distances, estime le cabinet de conseil.

D’après les prévisions de cette étude, les voyages internationaux devraient quant à eux diminuer de 10%. Les voyages nationaux, en revanche, ne baisseront que de 1%, en grande partie grâce à la tendance du « staycation » (tendance du tourisme domestique en développement). La répartition modale sera également modifiée, le rail augmentant de 3%.

En Europe, la demande de voyages devrait se stabiliser et retrouver son niveau pré-pandémique début 2026, prévoit l’étude. Par contre, les voyages d’affaires ont peu de chance de retrouver leur niveau d’avant crise avant 2030. Boostée par une forte croissance du marché, la Chine tire son épingle du jeu et devrait se remettre le plus rapidement, dès la mi-2022, de l’effondrement de la demande. Sous réserve, bien sûr, de l’évolution de la pandémie. 

De ce fait, les acteurs du secteur devront redéfinir leurs priorités afin de surmonter les difficultés et développer à nouveau leur activité. « Les acteurs du secteur doivent rechercher de nouveaux segments de clientèle, repenser de nouvelles offres, reconsidérer leurs modèles d’exploitation et mettre l’accent sur le développement durable », conseille Didier Bréchemier.

1 commentaire
  1. Anonyme dit

    Euh… Beaucoup de phrases creuses, comme la demande sera différente.

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