Visit Europe sur le point de déposer le bilan
Le voyagiste « va déposer le bilan », nous confirme Mumtaz Teker, président de l’APST qui est le garant financier. Une issue inévitable pour Visit Europe, alors que la maison mère autrichienne est dissoute.
Clap de fin pour Visit Europe. « Les frères Gschwentner ont cherché des repreneurs, en vain », nous indique Mumtaz Teker, président de l’APST. « Ils m’ont prévenu ce matin qu’ils allaient faire une déclaration de cessation de paiement en France pour leur filiale Visit Europe. »

Des clients à reprotéger
Selon Mumtaz Teker, le dépôt de bilan ne représentera pas un sinistre important pour l’APST. « D’après les informations dont nous disposons », ajoute-t-il, prudent. « Il nous faut maintenant re-protégrer les clients, dans des conditions comparables. »
L’APST, principal garant de la profession, préfère ainsi faire partir les clients de Visit Europe, plutôt que de les rembourser. Les voyageurs peuvent ainsi, s’ils le souhaitent, partir comme prévu, mais avec un autre voyagiste.
Travel Europe n’existe plus
Visit Europe est la victime collatérale des déboires de sa holding Travel Europe de Stans, en cessation d’activité depuis le 7 janvier.
Klaus Schaller, qui représente des créanciers au sein de Creditreform, l’organisme autrichien chargé du recouvrement des dettes des entreprises défaillantes, a confirmé la liquidation de Travel Europe. « L’entreprise a été dissoute. L’entité juridique Travel Europe n’a plus d’existence depuis le 27 janvier », indique Klaus Schaller à L’Echo touristique.
Travel Europe comptait 116 salariés au siège à Stans, au Tyrol. Les téléphones sonnent dans le vide, les bureaux ont été désertés. « Après la cessation d’activité, une petite partie des effectifs a pu rester pour liquider les affaires courantes », précise Klaus Schaller.
Le passif aurait atteint, voire dépassé 30M€
« Notre activité a été très lourdement impactée pendant la crise sanitaire du coronavirus, et encore après. Nous avons aussi souffert des conséquences de la guerre en Ukraine », expliquait fin janvier Anton Gschwentner, directeur général et fondateur de Travel Europe. Sa quête d’un nouvel investisseur s’est avérée infructueuse. Le passif de l’entreprise aurait atteint, voire dépassé 30 millions d’euros.
Reste la possibilité de vendre les actifs détenus par Travel Europe à l’étranger. L’audience qui déterminera les conditions du remboursement d’une partie de la dette demeure fixée le 26 février au tribunal d’Innsbruck.
Outre Visit Europe, qu’elle détenait à 100%, Travel Europe possédait des participations dans plusieurs filiales : 100% d’AWS Tourismus Beteiligungs GmbH à Vienne, 100% de Makul d.o.o. (Croatie), 85% de Rob Roy Tours Ltd (Écosse). Sans oublier quelques participations mineures dans d’autres sociétés en Europe du Sud et de l’Est. « Dans quelle mesure sont-elles viables, sans l’appui de la maison mère ? C’est difficile à dire », reconnaît Klaus Schaller.
Linda Lainé et Olivier Mirguet