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Univairmer recherche un partenaire industriel, prêt à investir « quelques millions d’euros »

Marqué au fer rouge par trois ans de crise, le réseau présidé par Jean Dionnet cherche un partenaire industriel pour renforcer ses capitaux propres.

Univairmer organise, ce lundi 21 novembre 2022, sa convention annuelle réunissant quelque 200 personnes à l’hôtel Marriott de Roissy-en-France. Un événement capital pour le réseau, auquel son président Jean Dionnet n’a toutefois pas pu participer.

« Il nous manque notre président qui a malheureusement dû rester du côté du pays basque pour des raisons de santé », a souligné Patrick Barbe Labarthe, directeur général du réseau. Jean Dionnet, dont le médecin a déconseillé tout déplacement avant une « petite » intervention dans quelques jours, a néanmoins partagé des messages avec les adhérents par le biais d’une vidéo. Depuis la chute de Thomas Cook, les entreprises du secteur comme Univairmer ont subi trois années de « souffrances » avec des restructurations, des restrictions, a-t-il souligné.

Des discussions en cours

« Nous avons passé une partie de la tempête, même si le navire n’est pas encore tout à fait renfloué, croyez-moi. Il faudra encore quelques années d’efforts et de pugnacité pour espérer retrouver la dynamique d’avant-crise. » Et Jean Dionnet d’égrener les révolutions devant nous : la relation au travail, aux clients, aux banques, les conséquences du réchauffement climatique…

« Face à tous ces défis, nous devons sans aucun doute trouver des alliances pour assumer notre nouvelle stratégie, renforcer nos capitaux propres et permettre au groupe Univairmer de poursuivre son développement. »

« Nous souhaitons renforcer nos fonds propres en nous alliant à un nouvel acteur industriel, français ou étranger », complète Patrick Barbe Labarthe. « C’est un souhait, nous sommes en discussions avec plusieurs groupes industriels. Si un nouvel actionnaire rentre, il voudra avoir une minorité de blocage, en investissant quelques millions d’euros. » Le réseau espère boucler cette levée de fonds au 1er trimestre 2023.

Aujourd’hui, le capital est détenu, à quasi égalité, par Regain 340 ; les actionnaires/fondateurs et le management ; les partenaires industriels.

Retrouver l’équilibre financier

William Porret, directeur général administratif et financier, a justement partagé les résultats financiers 2022, se terminant le 30 avril du dernier exercice.

Sans surprise, le chiffre d’affaires recule. Mais surtout, les comptes demeurent dans le rouge. Voyages Masson, qui recoupe l’activité des agences, du call center et des groupes, affiche un chiffre d’affaires de 16,213 millions d’euros pour un Ebitda de -925 130 euros. « On ne veut plus avoir d’Ebitda négatif l’an prochain », insiste William Porret.

Initialement, Univairmer escomptait un retour à l’équilibre dès 2022.

« On a dû faire appel à des PGE, ce qui a pour conséquence d’augmenter drastiquement l’endettement de Voyages Masson, à hauteur de 7,867 millions d’euros pour l’ensemble des prêts », a poursuivi le directeur général administratif et financier. « En contrepartie, grâce notamment à Regain 340, on a recapitalisé (…) la holding Tourism Invest à hauteur de 6,46 millions d’euros. Mais, notre ratio endettement/capital n’est pas bon. »

En 2021, le réseau de distribution a levé 4 millions d’euros. Regain 340 avait apporté 3,6M€, Bpifrance 400 000 euros.

Stratégie : privilégier les TO « maison »

La convention est placée cette année sous le thème du « renouveau 2023 », incarné par un nouveau logo.

Cette stratégie s’articule autour de 5 axes : les clients avec le programme « clients ambassadeurs », les fournisseurs labellisés « avec une plus forte concentration des ventes sur les TO First », les collaborateurs. Et bien sûr les partenaires avec ce projet d’augmentation du capital.

Qui sont les TO First ? Atlas Voyages, Mondial T, Kuoni, V Internationaux, Ollandini, Visiteurs, Premium, Présence et MisterFly. Tous actionnaires.

Toujours au niveau commercial, le réseau parie sur le « tout » Univairmer, soit une formule tout inclus incluant des ventes additionnelles.

Autre projet sur les rails : les collaborateurs « spécialistes », plutôt par destination. « Nous sommes tous ou nous allons tous devenir des spécialistes destinations, ce que nous mettrons en avant sur notre site et dans nos communications auprès de nos clients », insiste Patrick Barbe Labarthe. Et d’inviter aussi les conseillers à (re)sortir de leurs points de vente pour recruter de nouveaux clients.

4 des 5 membres du Comex : Patrick Barbe Labarthe, Maxime Dionnet (directeur digital et marketing), William Porret et Emmanuel Metay (DRH) © Linda Lainé

Une prime de 700 euros

Enfin, le réseau veut développer de plus en plus ses propres offres, en lien avec ses partenaires.

Sur le plan technologique, le lancement de l’outil de packages dynamiques BooknGo est programmé en décembre.

Côté rémunération, l’ambition du groupe consiste à verser davantage de rémunérations variables. Et si les augmentations individuelles restent limitées, une prime de 700 euros sera versée à tous (400 euros versés en décembre, et 300 euros en mai), nette d’impôts. Une annonce en plénière qui a motivé des applaudissements nourris.

Autre annonce du jour : les agences recevront bientôt une charte d’écocitoyen Univairmer communiquée, une fois le CSE consulté. 

54 points de vente

Univairmer rassemble 54 agences de voyages intégrées, contre 57 auparavant. Trois points de vente ont été fermés : Paris (boulevard Pyrénées), un à Grenoble et un autre à Marseille.

Le distributeur compte développer son maillage dans toutes les villes moyennes, pour atteindre 80 points de vente à 4 ans. Le réseau mise sur le phygital, et notamment l’humain ainsi que la présence physique.

« Quand vous avez en tant que client 5000 euros à dépenser, vous avez besoin d’un interlocuteur », note Patrick Barbe Labarthe. S’agissant des coachs voyage, au nombre de 25, ils apportent à chaque agence environ 4% du volume d’affaires. L’objectif est de pouvoir s’appuyer à terme sur un coach par agence.

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