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Une taxe pour exister

« Etre là où on ne l’attend pas. C’est tout ce qui semble rester à Jacques Chirac pour exister aux yeux des Français. Etrangement absent de la scène politique pendant toute la durée de la crise des banlieues, ce dernier a ressorti son bâton de maréchal pour imposer, seul contre tous, son projet de taxe de solidarité sur les billets d’avion, destinée à aider les pays les plus pauvres. Rappelant ainsi combien il est plus facile de regarder

Etre là où on ne l’attend pas. C’est tout ce qui semble rester à Jacques Chirac pour exister aux yeux des Français. Etrangement absent de la scène politique pendant toute la durée de la crise des banlieues, ce dernier a ressorti son bâton de maréchal pour imposer, seul contre tous, son projet de taxe de solidarité sur les billets d’avion, destinée à aider les pays les plus pauvres. Rappelant ainsi combien il est plus facile de regarder la misère loin de chez soi plutôt que devant sa porte.

Personne ne conteste la générosité de ce projet, mais encore faudrait-il qu’il soit imprégné de bon sens. Au nom de quoi les compagnies aériennes, dont les pertes cumulées dans le monde sont de l’ordre de 8 milliards de dollars par an depuis 2001, devraient-elles subir l’incapacité de nos gouvernants à contenir le fossé chaque jour plus important qui sépare les pays développés de ceux du Sud ? Non seulement cette taxe (de 1 Eà 40 E par vol à partir du 1er juillet) menace de créer une distorsion de concurrence préjudiciable entre les transporteurs selon les pays qui l’appliqueront – la Fédération nationale de l’aviation marchande (Fnam) estime qu’elle fera perdre aux compagnies plusieurs milliers de passagers au bénéfice du train -, mais elle menacerait le secteur de nouvelles suppressions d’emplois. Un épouvantail à agiter toutefois avec précaution car malgré les surcharges carburant qui dépassent parfois 50 E, les Français n’ont jamais été si nombreux à prendre l’avion… Jacques Chirac, qui a fait de ce projet une affaire personnelle, va jusqu’à affirmer haut et fort que cette taxe a été conçue de façon à n’affecter ni la compétitivité des aéroports français ni l’emploi dans le secteur aéronautique.

Reste à convaincre les chancelleries étrangères de son bien fondé, alors que les voyageurs doivent déjà s’acquitter de la redevance sur les installations aéroportuaires, de la taxe d’aviation civile et de la taxe de sécurité. Et sur ce point, la partie est loin d’être gagnée. En effet, seuls le Chili, la Grande-Bretagne et la Norvège ont décidé à ce jour de suivre le mouvement.

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