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Tourisme durable : Snav et Ceto veulent chacun leur label

Le Snav entend labelliser des produits avec un système déclaratif. Le Ceto pourrait s'appuyer sur le label ATR, qui certifie une entreprise après un audit.

La Commission tourisme durable du SNAV, qui travaille depuis plus d’un an sur un label "Tourisme durable" devrait dévoiler une première mouture de son projet en octobre. Parallèlement, Agir pour un Tourisme Responsable (ATR) doit présenter une version de son label adaptée aux tour-opérateurs du tourisme "classique" au conseil exécutif du Ceto, à la rentrée. Deux projets retardés à plusieurs reprises, mais qui pourraient faire avancer le secteur, bien que plusieurs critiques aient déjà été émises.

"La création d’un nouveau label risque de créer un peu plus encore de confusion dans l’esprit des voyageurs, déjà un peu paumés dans la jungle des labels dites responsables. Aujourd’hui, il faut clarifier l’offre et travailler sur un écolabel universel. Tout le monde y gagnera, y compris les agences de voyages", estime l’association Acteurs du Tourisme Durable (ATD).

Snav : un label déclaratif

Le label du Snav reposera sur une démarche volontaire et certifiera des produits respectant une quinzaine de critères comme le tourisme sexuel, le CO2 ou la question des conditions de travail, sur une base déclarative. "Nous n’avons pas d’argent, explique Christian Orofino, président de la Commission tourisme durable du SNAV, mais on va faire un label crédible qui aura l’aval de l’OMT  et qui sera validé par le conseil d'admninistration du Snav". Ce label sera moins contraignant que celui d’ATR, l’objectif étant d’engager l’ensemble de l’industrie. "Cela doit aussi nous permettre de rebondir commercialement avec une image responsable", ajoute Christian Orofino.

Les voyagistes devront vérifier si leurs réceptifs respectent les règles

Un label reposant sur des déclarations, sans contrôle d’un organisme extérieur, suscite quelques inquiétudes. "Toute la différence est là", réagit ainsi Yves Godeau, d’ATR. Guillaume Cromer, directeur du cabinet ID-Tourism se demande ainsi "est-ce que les chefs de produits vont aller vérifier sur le terrain ?" et pose la question de la légitimité de ce label. Christian Orofino explique : "Ce sont les voyagistes qui devront vérifier si leurs réceptifs respectent les règles. On pourrait aussi demander au client, de contrôler par rapport à ce qu’ils voient, de remplir un questionnaire". Autre critique, le fait de labelliser un produit – mettre en avant une initiative – n’engage pas l’ensemble de l’entreprise dans une démarche de développement durable.

ATR : un contrôle de l'Afnor

Le label développé par ATR pour les tour-opérateurs "classiques" évite ces écueils. Il nécessitera un contrôle de l’Afnor sur une liste de critères précis et engagera l’ensemble de l’entreprise. Mais sa complexité pourrait rebuter une partie des TO. "Il y a plusieurs voyagistes qui pourraient être labellisés", explique Yves Godeau, sans citer de noms, "mais il faut qu’ils travaillent pour se mettre aux normes". "Le plus contraignant est de rassembler les preuves de ce qu’ils font. Il faut en moyenne une petite année" ajoute-t-il.

Une démarche responsable sans "tampon" ?

Reste également à savoir si ces projets feront réellement progresser la profession. Comme l’expliquait l'an dernier Bernard Schéou, auteur du livre "Du tourisme durable au tourisme équitable", on peut avoir une démarche responsable sans qu’un "tampon" vienne la valider et à contrario, mettre en avant un label qui "oublie" des points essentiels concernant des impacts sociaux et environnementaux.

 

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