TOTEC 2018 : l’IA va-t-elle (vraiment) révolutionner le voyage ?
L’intelligence artificielle, IA pour les intimes, buzzword ou vrai enjeu technologique et sociétal ? Emmanuel Vivier, cofondateur du Hub Institute, a répondu à la question.
Robots, bots, algorithmes… L’intelligence artificielle s’immisce dans tous les pores de notre quotidien. « L’IA, il y a des années qu’elle nous fascine », a souligné en préambule Emmanuel Vivier, cofondateur du Hub Institute, un Think Tank sur l’intelligence artificielle (IA), avant de mitrailler quelques questions à l’adresse des participants au Totec 2018. S’agit-il d’un buzzword comme le Big data il y a deux ans ? Demain, la machine va-t-elle devenir plus intelligente que nous ? Ne va-t-on pas fusionner avec elle dans certains cas (le transhumanisme n’étant jamais loin) ? Nos métiers vont-ils disparaître, et d’autres apparaître ? Comment nos business seront impactés ?
Une définition (simple) de l’IA
« Non, la machine ne va pas nous remplacer dès demain, a-t-il répondu. Par contre, sur certaines tâches spécifiques, la puissance de calcul peut être plus efficace que nous. Si on ne sait pas utiliser cette technologie, on risque d’être derrière la concurrence. » A bon entendeur salut !
Mais au fait, comment définir l’IA ? « Si on simplifie, c’est transformer les données en actions intelligentes », a ajouté Emmanuel Vivier. Encore faut-il avoir de la donnée, et la bonne, ce que compagnies aériennes, TO et agences savent depuis longtemps ! Souvent, la data est stockée un peu à gauche, un peu à droite, dans des bases plus ou moins « propres », sans compter les problèmes de sécurité, les joies du règlement RGPD et les problèmes de CRM. « A l’époque, quand nous avons développé nos systèmes d’information, il n’y avait pas d’omnicanalité, pas de social media, pas de mobile ni d’e-commerce. Aujourd’hui, tout doit communiquer avec tout et tout le monde. C’est un vrai travail de plombier ingrat et coûteux. »
Des applications concrètes
Pour ceux qui parviennent à relever le défi, Il y a plein d’applications très concrètes de l’IA, estime le Hub Institute : l’assistance quand le point de vente est fermé (chatbots), la traduction pour des clientèles étrangères, l’assistance via des enceintes connectées basées sur la reconnaissance vocale (Mariott est sur Alexa par exemple). Sans oublier la personnalisation des Home Pages et celle des publicités comme le pratiquent la Compagnie des Alpes et Lufthansa, et l’optimisation des prix que pratique AccorHotels.

Des start-up commencent à lever beaucoup de fonds, dans deux grandes régions, a relevé Emmanuel Vivier : les Etats-Unis avec la Silicon Valley et l’Asie. Google a réalisé 12 acquisitions de start-up IA entre 2012 et 2017, Apple 7, Facebook 5. « La Chine, c’est 48% de l’investissement dans les start-up en IA. On va souvent à Shanghai, on est bluffés ! Là, ils réinventent l’expérience client », sans s’embarrasser de contraintes comparables à la RGPD. « Il faut sortir de l’idée ‘Les Chinois, c’est des entreprises qui produisent pas cher‘. On a des géants – Tencent, Alibaba, Baidu… – qui ont les moyens d’aller chercher les meilleurs développeurs. » Aux entreprises européennes le soin d’innover aussi, pour ne pas se laisser dépasser.
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