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Thomas Steinbrecher, responsable voyage, Google France : « Nous ne sommes pas un comparateur »

Rachat d’ITA Software, Flight Search, Hotel Finder : Google saute à pieds joints dans le voyage. Dans une interview exclusive, Thomas Steinbrecher, responsable voyage chez Google France, s’exprime avec prudence sur tous ces sujets qui agitent le secteur du e-tourisme.

L’Écho touristique : Suite au rachat d’ITA Software, pour 700 M$, vous avez lancé l’outil de comparaison aérien Flight Search aux États-Unis. Quand sera-t-il déployé en Europe ?

Thomas Steinbrecher : L’outil est en bêta, en Amérique du Nord, il est donc susceptible d’évoluer. Le modèle économique n’est pas finalisé non plus. Mais Flight Search arrivera vraisemblablement un jour en Europe. Cependant, nous n’avons aucune date à avancer. Cela pourrait être en 2012 comme en 2013. Rien n’est décidé pour l’instant en terme de calendrier.Thomas Steinbrecher

Quels sont les premiers retours sur Flight Search ?

Les premiers tests sont encourageants aux États-Unis. Nos clients n’ont pas fait part de retours négatifs, bien au contraire. Ils ont été invités à découvrir en avant-première Flight Search et Hotel Finder lors de notre Travel Executive Forum à New York, en septembre, et à échanger avec nos dirigeants sur le sujet.

Google a aussi lancé Hotel Finder outre-Atlantique. Des villes européennes sont dans l’outil, qui reste en anglais… Quand sera-t-il lancé en France ?

Je vais vous faire la même réponse que pour Flight Search : c’est un produit en bêta, sachant que Google teste un très grand nombre de produits, qu’ils soient pérennisés ou pas. Hotel Finder a été lancé aux États-Unis, où il fonctionne très bien. Nous n’avons pas d’informations précises sur une éventuelle date de lancement en Europe, même si nous y réfléchissons. Notre vocation, c’est de répondre aux requêtes des internautes, qui sont très importantes dans le voyage, notamment l’hôtellerie. Nous voulons apporter les réponses les plus pertinentes en terme de contenu.

Avec Flight Search et Hotel Finder, Google se positionne clairement comme un comparateur…

Absolument pas ! Encore une fois, ces produits visent à donner les réponses les plus pertinentes possibles aux requêtes des internautes sur les vols et les hôtels, avec éventuellement un service de géolocalisation. Nous restons complètement dans notre coeur de métier de moteur de recherche. C’est la raison pour laquelle nous avons racheté ITA Software, dont nous n’avons pas l’usage exclusif. Au moins jusqu’en 2016, ITA continue à travailler pour ses clients que sont les compagnies aériennes.

Sur le marché français, le prix des mots-clés « travel » dans le cadre d’Adwords a augmenté, et oscille souvent entre 0,40 E et 1,2 E…

Nous ne communiquons pas le prix des mots-clés, qui évoluent considérablement en fonction de l’activité, des annonceurs et de leur positionnement marketing… Il y a beaucoup trop de variables pour donner ne serait-ce que des fourchettes de prix représentatives du secteur.

Quelle place occupe le voyage ?

C’est un secteur historique et majeur. Nous avons dans le travel quatre principales catégories de clients : les compagnies aériennes, les chaînes hôtelières, les tour-opérateurs et les OTA (Online travel agencies, Ndrl), et les loueurs de voitures et les croisiéristes.

Qu’en est-il des requêtes liées au tourisme ?

Parmi les dix requêtes les plus tapées figurent souvent des requêtes liées au tourisme, dans l’aérien ou l’hôtellerie. C’est un produit assez mature, qui subit une forte saisonnalité, mais continue à évoluer. 16 % des requêtes tapées chaque jour dans le monde sont nouvelles, et le tourisme n’échappe pas à cette tendance. Les internautes gagnent en connaissance, ils sont donc de plus en plus pointus dans leurs recherches. Ils qualifient leurs demandes. Alors qu’ils saisissaient typiquement « vols Paris New York » il y a quelques années, ils tapent aujourd’hui « vols Paris New York pas cher avec Air France ».

Quelle est la taille de Google France ?

Nous avons 250 Googlers basés à Paris. Aujourd’hui, nos équipes commerciales sont majoritaires dans les effectifs. Nous comptons fortement recruter, en créant un centre européen d’ingénierie basé à Paris. D’ici 18 mois, nous serons 500 environ. Dans cette perspective, nous quittons le quartier de l’Opéra pour emménager dans de nouveaux locaux courant 2012, rue de Londres, près de la gare Saint-Lazare. En attendant, les effectifs de Google France sont répartis entre le site d’Opéra et des locaux temporaires au sein de ce qui sera notre futur siège sud-européen.

Quelle est la taille de votre équipe Travel ?

Nous sommes une quinzaine de personnes. Ce sont des commerciaux, mais aussi des analystes. Mon équipe travaille en relation étroite avec des équipes dédiées au mobile et au display (à l’affichage, Ndrl).

Comment conseillez-vous ou accompagnez-vous vos clients sur le mobile ?

Nos clients entreprises du travel ont beaucoup travaillé sur Adwords, et développé une forte expertise en matière de référencement naturel. Mais ils découvrent dans l’écosystème Google d’autres leviers comme Youtube (ndrl, filiale de Google) et la mobilité, qui deviennent de nouveaux espaces de communication. En France, entre 2013 et 2015, 50 % des clients seront équipés d’un smartphone, ce qui augmentera les occurrences de recherche de produits travel dans la mobilité. Un grand nombre de nos clients ont développé des sites ou des applications mobiles. Nous travaillons ensemble sur ce nouveau canal d’acquisition, avec des dispositifs comme les messages publicitaires « Clic to download », ou les « Clic to call » qui permettent de renvoyer un prospect vers un call center.

Facebook est-il une menace pour vous ?

Facebook n’est absolument pas perçu comme une menace, bien au contraire ! Dans la logique Google, on trouve intéressant de voir d’autres acteurs qui évoluent dans le digital, et créent de la valeur. Facebook est un acteur que l’on observe. Nous sommes complémentaires.

Allez-vous jusqu’à aider les entreprises à être plus visible sur Facebook ?

Non (rires). Nous restons deux entreprises différentes. À l’origine, Google +, lui, était davantage tourné vers le consommateur (*).

Comme votre prédécesseur Matthias Papet, vous avez travaillé chez Air France. Faut-il passer par la maison Air France pour devenir Head of Travel ?

(Rires) J’imagine que non. Mais oui, mon parcours m’a permis de bien comprendre l’industrie du tourisme, et d’être en contact avec des professionnels de l’industrie en France comme en Europe.

(*) Mais depuis peu, Google + propose aux marques de créer leur Page, comme sur Facebook. 

« Nous restons complètement dans notre coeur de métier de moteur de recherche. »

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