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Quel avenir pour Thomas Cook France et son TO Jet tours ?

Alors que le groupe touristique Thomas Cook traverse une très mauvaise passe financière, l’avenir de la filiale française pose question. Des informations circulent sur une éventuelle cession de son TO intégré Jet tours.

L’information court depuis plus de 15 jours à Paris, la filiale française de Thomas Cook serait à vendre, dans sa totalité ou par appartement, avec en tête de gondole son TO maison Jet tours. Cette information – ou peut-être cette rumeur – découle en partie de la situation financière difficile traversée par le groupe britannique qui a émis plusieurs avertissements sur ses résultats depuis un an et est confronté à un mur de dettes. Le dernier « profit warning » en date, le 16 mai dernier, a encore fait plonger l’action de 40%, le groupe touristique ayant notamment annoncé que les incertitudes économiques et politiques liées au Brexit affecteraient les résultats de la saison estivale. Une prévision pessimiste qui intervenait après l’annonce d’une perte opérationnelle de 245 millions de livres (281M€) au 1er semestre 2019.

Pour retrouver un peu d’oxygène, Thomas Cook entend se recentrer sur ses activités en ligne (avec à la clé la fermeture d’une vingtaine d’agences en Grande-Bretagne) et céder ses différents transporteurs aériens dont la compagnie allemande Condor pour laquelle plusieurs offres ont été déposées (dont l’une émanant de Lufthansa). « Thomas Cook doit d’abord vendre ses compagnies aériennes car les investisseurs n’aiment pas les transporteurs. C’est un préalable à toute recapitalisation du groupe », confirme un patron de TO français sous couvert d’anonymat. Une fois délesté des avions, le conglomérat chinois Fosun (propriétaire du Club Med), actionnaire à hauteur de 17% de Thomas Cook, pourrait se décider à mener une OPA sur un groupe « qui ne pèse plus que 200M€ », selon ce même dirigeant. Et d’ajouter : « Fosun et Certares sont les deux candidats potentiels ». Présent au capital d’Amex GBT, le fonds américain Certares n’est pas un inconnu en France puisqu’il est actionnaire à 49% du groupe lyonnais Marietton. En avril, la presse britannique annonçait que la société américaine de capital-investissement KKR & Co ferait également partie des possibles acheteurs.

« No comment » à Paris

En attendant cette possible OPA, d’autres avoirs de Thomas Cook suscitent déjà les convoitises. Triton Partners, une société de capital-investissement (propriétaire du voyagiste Sunweb présent en France) vient de déposer une proposition de rachat des activités nordiques. « Le groupe étudie actuellement cette offre », a confirmé Thomas Cook dans un communiqué précisant toutefois qu’il n’était par certain que cette opération soit conduite à son terme. D’autant que cette branche Europe du Nord contribue positivement aux résultats avec un bénéfice ajusté avant intérêts et impôts de 106M€ en 2018. Une profitabilité qui ne semble toujours pas de mise pour la filiale française. D’où les interrogations actuelles sur son avenir. Contacté par L’Echo touristique, la direction française de Thomas Cook n’a pas souhaité commenter « les rumeurs qui circulent actuellement », ajoutant que tout se décide au siège, soit au Royaume-Uni.

« La vente de toute la filiale française a plus de sens que celle du tour-opérateur seul car le réseau de 180 points de vente se trouverait bien démuni sans TO maison sur le marché français. Mais l’intérêt pour un éventuel acheteur est évidemment plutôt d’acquérir Jet tours que Thomas Cook », confie en off un autre patron de voyagiste français. Pour cet observateur, qui a déjà connu ce type de rachat, « si un processus de vente se met en route, le secret sera difficile à cacher. Une banque sera mandatée pour assurer le bon déroulement de cette cession. Et les possibles candidats au rachat seront interrogés ».

Peu de prétendants

Les prétendants ne seraient pas nombreux dans l’Hexagone selon les professionnels que nous avons interrogés. Karavel/Promovacances est a priori écarté en raison du chantier de rénovation toujours en cours de Fram. TUI France a également d’autres chats à fouetter actuellement. NG Travel (qui fut candidat « malheureux » à la reprise de Fram) arrive ensuite sur la liste des prétendants possibles. Contacté, son dirigeant Olivier Kervella ne nous a pas répondu à ce stade. Enfin, le groupe Marietton (et donc par ricochet Certares). Interrogé à ce sujet par nos soins il y a une quinzaine de jours, son président Laurent Abitbol assurait ne pas être au courant d’une mise en vente de Thomas Cook/Jet tours.  « On prête à Laurent Abitbol d’être sur les rangs comme pour beaucoup d’autres TO précédemment mais au final il n’a racheté à ce jour qu’Héliades ! », fait valoir l’un de nos interlocuteurs. A suivre…

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