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Tango

Le couple arrive au comptoir Fram, un des rares TO présents au MAP. C’est le premier matin du salon, jour de grève, les professionnels redoutent le syndrome du désert des Tartares. « La crise + la grève = échec assuré », pensent-ils. Ce serait trop simple. Le couple en question, par exemple, s’installe confortablement sur les fauteuils du stand, compulse d’un coup d’oeil la brochure et réserve son voyage au Vietnam, rapidement. Puis les

Le couple arrive au comptoir Fram, un des rares TO présents au MAP. C’est le premier matin du salon, jour de grève, les professionnels redoutent le syndrome du désert des Tartares. « La crise + la grève = échec assuré », pensent-ils. Ce serait trop simple. Le couple en question, par exemple, s’installe confortablement sur les fauteuils du stand, compulse d’un coup d’oeil la brochure et réserve son voyage au Vietnam, rapidement. Puis les deux futurs touristes se saisissent d’une petite banderole – l’un met son exemplaire de l’Humanité sous le bras, l’autre rajuste son badge syndicaliste – et, bras dessus, bras dessous, avec la satisfaction du plaisir accompli, ils vont défiler pour leur pouvoir d’achat. On peut être manifestant et touriste, en quête de pouvoir d’achat, et ne pas renoncer à ses vacances. Ce genre de comportements pousse les réseaux comme les TO à relativiser quand ils voient les niveaux de réservation à l’étiage. Chez Afat, par exemple,le volume d’affaires tourisme n’a chuté pour le moment que de 9 % quand celui de novembre indiquait -30 %. Idem chez les TO qui annonçaient des reculs du même ordre, pour finalement constater une baisse cumulée des départs de voyages à forfait sur la période novembre-février de 7 %. Les clients montrent ainsi aux professionnels de vrais besoins de vacances, mais qui ne collent plus forcément aux contraintes industrielles du secteur. Plus que jamais, les vacanciers mènent ainsi une danse pas toujours facile à suivre pour les professionnels, faite de contretemps et de cassures de rythme, à la manière d’un tango. Les acteurs n’ont pas d’autres choix que de s’y adapter, sous peine de quitter la piste. À propos de cette danse, Clemenceau disait que c’était une association de visages tristes et de derrières qui rigolent. Un peu comme une réservation en pleine manif.

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