Sud-Vietnam : l’accent méridional

Pendant 30 ans, le Sud-Vietnam a été ce petit monde capitaliste, arc-bouté contre le spectre du communisme venu de Hanoi. Depuis 1975, il n’est plus… que le sud du Vietnam. Mais les défenseurs de la pensée Hô Chi Minh ont mis de l’eau dans leur bière. Adepte d’une économie de marché à orientation socialiste, le pays affiche une croissance globale annuelle de 7 %, et le secteur du tourisme, une progression de 100 %. Sur 4,5 millions de visiteurs, 200 000 Français s’imposent au troisième rang des non-Asiatiques (après les Américains et les Australiens), et ils tiennent bon face à la crise, avec souvent des circuits de 18 jours ! Dopées par le cinéma, les nostalgies coloniales sont un moteur sûr. Tours en cyclo-pousse, villas 1930 mutées en hôtels : faisant bon marché de la cadouille (la queue de raie séchée pour fouetter les indigènes), les réceptifs ressuscitent sans complexe l’Indochine, version Catherine Deneuve. Il est vrai que les deux tiers des Vietnamiens n’ont pas connu la présence étrangère !

Plus encore que le nord du pays, la partie sud cadre avec les fantasmes : Saigon, le Mékong, sans parler de Da Nang et de Huê, popularisés par le film Apocalypse Now… « Comme toute région méridionale, le Sud est plus chaleureux et frondeur, mais on l’escamote souvent en multipliant les vols intérieurs », regrette Patrick Gardin, chef de produit chez Vacances Transat. Flairant mieux les lubies occidentales, c’est encore le Sud qui a facilité le développement, à Nha Trang ou, dernièrement, à Con Dao, de produits balnéaires aux relents d’huiles essentielles. Et lui encore qui répond à la dernière mode : moins de culture muséale et plus de culture rurale (vélo, visite des plants de choux, stage de pêche…). Il est vrai que 2009 est l’année du Buffle !