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Seto : plus d’un million d’arbres financés par les voyagistes

Le secteur du tourisme est pointé du doigt pour son empreinte carbone. Plusieurs tour-opérateurs ont justement décidé de s’engager dans un projet commun destiné à lutter contre le réchauffement climatique.

C’est un projet mutualisé d’absorption des émissions de CO2 que le Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto) prépare depuis trois ans. Alain Capestan l’avait présenté à ses confrères voyagistes à Porto en 2019. La crise sanitaire a ensuite retardé la création de ce programme commun. René-Marc Chikli et Hervé Tilmont l’ont remis à l’ordre du jour en 2022, lors du Forum du Seto organisé à Mandelieu-La Napoule. Et depuis, le président et le secrétaire général du syndicat patronal consultent et mobilisent les voyagistes.

« Nous avons reçu 23 engagements, pour un montant global d’environ 950 000 euros versés en 2023 », précise Hervé Tilmont. Une première année qualifiée de « succès », d’autant que certains des 70 adhérents mènent déjà des actions en la matière. A commencer par Voyageurs du Monde, qui absorbe à 100% les émissions de CO² générées par ses activités. Des groupes comme NG Travel et Salaün ont aussi développé des solutions de compensation.

Hervé Tilmont et René-Marc Chikli © LL

Des projets de mangroves

Concrètement, le fonds de dotation du Seto enverra un appel à dons en juin et en décembre. Et le quasi million d’euros escompté permettra d’investir en 2023, aux côtés de Voyageurs du Monde, dans le Fonds Livelihoods qui finance des projets de restauration des écosystèmes, d’agroforesterie et d’énergie rurale.

« Nous allons financer des programmes certifiés de reforestation dès l’an prochain. Nous nous engageons en particulier sur des projets de mangroves, à 0,80 euro l’arbre, soit 7,50 € la tonne. C’est à la fois économique et très efficace. Nous pourrons ainsi parvenir à absorber 140 000 à 150 000 tonnes de CO² sur une année, à travers la plantation de 1,2 à 1,3 million d’arbres. Nous espérons faire encore mieux en 2024. »

A l’origine, il était question d’un euro par passager, a minima. Depuis, la méthode a évolué. « Les voyagistes peuvent s’engager de deux façons : soit à hauteur d’un pourcentage d’absorption des émissions de CO² des voyages des clients, soit en faisant un don de x euros par client. » A charge pour chaque entreprise, le cas échéant, de mener son bilan carbone, en s’appuyant idéalement sur la méthode de l’Ademe.

Une démarche volontaire

« Nous voulons ainsi nous rapprocher des objectifs des Accords de Paris, soit réduire de moitié les émissions de CO2 en 2030, puis atteindre la neutralité en 2050. »

Le fonds de dotation, dont le nom sera dévoilé début 2023, sera présidé par René-Marc Chikli. Les donateurs deviennent alors mécènes, et peuvent bénéficier d’une réduction fiscale. Un site Internet verra aussi le jour.

« Le site internet permettra de faire connaître nos actions avec le Fonds Livelihoods et de mentionner les donateurs. » Des donateurs volontaires, alors que certains acteurs comme Beachcomber Tours auraient préféré une éco-contribution obligatoire pour tous, afin d’éviter une forme de distorsion de concurrence.

Réduire l’empreinte

L’absorption des émissions de gaz à effet de serre (GES), qui contribuent au réchauffement climatique, est l’un des leviers utilisés par les entreprises pour décarboner leurs activités. Critiquée par certains observateurs, elle doit répondre à certains impératifs : pas de monoculture, adaptation au milieu local… Et elle suppose, en parallèle, une stratégie continue de réduction de ces émissions de CO2 après la réalisation d’un bilan carbone.

Renouvellement des flottes, éco-piltotage, promotion du train sur les trajets éligibles : cette stratégie de diminution, Voyageurs du Monde l’expérimente. Les émissions de CO2 provenant des vols de ses clients ont reculé de 30% en 2022, versus 2019. Une belle performance, puisque l’activité a baissé de seulement 8% dans le même temps.

Selon le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC) dans un communiqué, l’industrie du voyage génère 8,1% des GES au niveau mondial.

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