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Reprise par Promovacances : Guillaume Victor-Thomas témoigne, un an après

Suite à son dépôt de bilan, Ecotour est passé dans le giron de Promovacances. Son fondateur en livre un témoignage instructif à l'heure où Fram prend un virage similaire.

 

Guillaume Victor-Thomas a tourné la page d'Ecotour. Mais c'est sans amertume qu'il évoque une période ô combien douloureuse dans la vie d'un entrepreneur, celle de la cessation de paiement. Parce qu'il assume. Et parce qu'il pense également aux entrepreneurs dans le doute, comme aux salariés inquiets du groupe Fram. Chapeau bas !

L’Echo touristique : Comment s’est déroulée la reprise par Karavel ?
Guillaume Victor-Thomas :
Depuis fin 2013, les actionnaires (le groupe allemand Tomorrow Focus, NDLR) voulaient sortir du capital d’Ecotour. Nous avons à dessein effectué un road-show auprès d’acteurs ciblés susceptibles d’investir. Un acquéreur s’est manifesté et est allé jusqu'au due diligence, puis s'est rétracté. Nous avons ensuite pris la décision de faire une déclaration de cessation de paiement, auprès du tribunal de Nanterre. L’histoire s’est bien terminée, puisque Karavel a repris 100% des actifs. Les clients ont été re-protégés.

Presque un an plus tard, quel est votre sentiment ?
Ecotour est un cas particulier, fondamentalement différent de Fram. Toute comparaison serait malvenue. Mais il est important de garder à l’esprit, pour Fram, que Karavel a la culture de la reprise dans son ADN. La société est vraiment née avec le redressement de Promovacances (absorbée après son dépôt de bilan, NDLR). Ses dirigeants ont récemment fini de payer l’échéancier dû à la reprise de Promovacances. Ils ont une parfaite maîtrise du mécanisme. Autre élément rassurant, Karavel a la taille critique en termes de process et de volume. Ils maîtrisent aussi les coûts d’acquisition, avec une vraie culture du chiffre. L’entreprise est rentable, et bénéficie de la confiance de l’actionnaire principal, LBO France. Si Karavel dit qu’elle va débourser 50M€ pour relancer Fram, elle le fera. C’est mon intime conviction, moi qui lui ai cédé mon entreprise, dans le cadre d’une procédure collective.

C’est donc de bon augure pour Fram…
Oui, et même pour la profession. Les seuls qui peuvent aujourd’hui retourner le marché et l’offre sont des natifs digitaux. Le marché souffre des crises financières et de destinations, mais aussi des GAFA. Les géants du Net comme Google et Booking sont en train d’avaler le marché. C’est un signe encourageant d’avoir un repreneur français. Je dis simplement Cocorico !

Quel est le principal problème, aujourd’hui, pour le groupe toulousain ?
C’est le très long délai, entre les premières discussions, la démarche de Fram au CIRI, jusqu’au probable dépôt de bilan. Malheureusement, pour l’avoir vécu, un dirigeant peut longtemps rester dans le déni. Or le fait de retarder le redressement judiciaire empire la situation. Des amis proches m’ont permis de sortir d’un tel déni. Ces amis pragmatiques m’ont fait accepter le fait qu’il n’y avait plus de possibilité de retour en arrière. Ce que je souhaite à mon ami Georges Colson, c’est d’aller le plus vite possible, même si la décision reste difficile. Une fois sorti du déni, la déclaration de cessation de paiement est un véritable acte de gestion. L’entrepreneur donne alors la priorité à l’entreprise dans son ensemble, défend ses clients et ses salariés. Fram doit démarrer une nouvelle dynamique, et restaurer la confiance.

Un redressement judiciaire crée, aussi, de la "casse" sociale...
Il y aura chez Fram un plan social, c’est inévitable. Ceux qui resteront vont partir sur un nouveau projet, de transformation digitale. Le changement est indispensable, il sera bénéfique. Mon agence en ligne ne comptait que 30 salariés lors de la cession. C’est essentiellement l’équipe IT qui est restée, ainsi que mon ancien associé Ludovic Bailly. Karavel a depuis effectué un travail colossal sur Ecotour, basé sur un retour très rapide à l’équilibre.

Vous êtes parti. Pourquoi ?
C’était la suite logique. Soit je rachetais 100% des parts de la société, soit je partais. Ma volonté a été de m'impliquer dans d’autres projets innovants. Aujourd’hui, je prends des participations dans des start-up comme Recommend de Nicolas Mendiharat et CoinAfrique de Matthias Papet. J’ai aussi un projet personnel dans les neurosciences appliquées au bien-être.

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