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La réaction de René-Marc Chikli (Seto) à l’allocution d’Edouard Philippe

Pour René-Marc Chikli, les voyagistes s’acheminent vers des mois très difficiles, et doivent donc recevoir une aide massive de l’Etat.

L’Echo touristique : lors de son intervention du dimanche 19 avril, Edouard Philippe a estimé « pas raisonnable d’imaginer voyager loin à l’étranger très vite ». Qu’en pensez-vous ?

René-Marc Chikli (président du Syndicat des entreprises de tour-operating/Seto): La déclaration d’Edouard Philippe va dans le sens de notre réflexion. Entre le 15 mars et le 31 décembre 2020, nous nous attendons à une baisse de trafic de l’ordre de 86%… Le flou est encore total, concernant la fin du déconfinement en France comme ailleurs, la façon dont il sera mis en place, la réouverture du transport aérien… Toutes ces incertitudes, évoquées par le Premier ministre, nous rendent pessimistes. Nous travaillons donc sur un scénario catastrophique, qui devrait permettre à nos adhérents de bénéficier de toutes les aides annoncées par le gouvernement.

Nous n’attendons plus grand-chose de 2020.

C’est la priorité désormais ?

René-Marc Chikli : Oui. Nous sommes en pleine négociation, et c’est une opération délicate. Mais il faut être réaliste. Nous n’avons plus beaucoup de prétention pour l’été, et nous n’attendons plus grand-chose de 2020. Certains pans de l’industrie, comme les voyages scolaires ou d’affaires, pourraient souffrir durablement. Nous ne savons même pas quelles destinations seront ouvertes cet été, y compris en France, et dans quelles conditions. Espagne, Grèce, Maroc, Tunisie, Italie, Croatie, … Toutes les grandes destinations du bassin méditerranéen sont concernées.

C’est souvent l’offre non-marchande qui profite d’une crise.

Cette configuration pourrait profiter à la destination France ?

René-Marc Chikli : C’est ce que nous anticipons lors de chaque crise, peu importe sa nature. Mais l’expérience nous prouve que c’est souvent l’offre non-marchande qui profite d’une crise. Les Français vont sûrement choisir de partir dans leurs résidences secondaires, chez des amis, etc. D’autant plus que, là encore, nous n’avons aucune visibilité sur la réouverture des sites touristiques, des hôtels, des plages, des restaurants. Certains pays voisins, comme l’Espagne, devraient mettre en place des restrictions drastiques. Il y a aussi des critères de rentabilité qui entreront en jeu. Par exemple, ouvrir un hôtel à seulement 50% de sa capacité est très rarement rentable. Nous nous attendons aussi à une baisse sensible des budgets alloués aux vacances par les Français, qui subissent presque tous une perte de pouvoir d’achat à cause de la pandémie de Covid-19.

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