Rémi Vénitien (OT USA) : « La France demeure le troisième marché européen des Etats-Unis »
Alors que le secteur s’attendait à une explosion des voyages vers les Etats-Unis après la crise sanitaire, il aura fallu attendre 2023 pour que la destination retrouve toute son ampleur sur le marché français. L’Echo touristique fait le point avec Rémi Vénitien, le président de Visit USA Committee, l’office de tourisme des Etats-Unis.
L’Echo touristique : Les Etats-Unis sont l’une des destinations préférées des Français. Mais les flux touristiques ont pris du temps à redémarrer après la crise sanitaire…
Rémi Vénitien : La reprise n’a pas été aussi spectaculaire qu’attendue, mais nous sommes désormais confiants. L’année dernière, les Etats-Unis ont reçu 1,6 million de visiteurs français. Ca n’est pas encore équivalent au record de 2019 (1,875 million de visiteurs, NDLR). Mais c’est une progression de 21% par rapport à 2022. 2024 sera sans doute une meilleure année puisque le pays a reçu 972 000 visiteurs hexagonaux (+12%) lors du premier semestre.
Quelle est l’importance du marché français pour les Etats-Unis ?
Rémi Vénitien : La France constitue, comme avant la crise sanitaire, le septième marché émetteur au niveau mondial. Au niveau européen, c’est le troisième marché, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne, même si nous nous disputons la deuxième place avec les Allemands, en fonction des périodes ou des régions.
Les Français sont-ils toujours autant attirés par les produits classiques comme New-York ou l’Ouest américain ?
Rémi Vénitien : C’est désespérant, mais oui (rires). C’est bien que ces destinations fassent toujours rêver les Français. Mais c’est étonnant de voir que, malgré une offre de produits très variée, peu d’autres régions sortent du lot. Même s’il y a toujours de bonnes surprises. Par exemple, les Français se contentaient de visiter le sud de la Louisiane. Désormais, on observe une vraie tendance pour la découverte du nord de l’Etat, ce qu’on appelle « le Vieux Sud ». Cela permet aux voyagistes de vendre des voyages avec entrée sur Atlanta et sortie par la Nouvelle Orléans. C’est une combinaison qui illustre bien la profondeur de l’offre américaine.
On dit souvent que les Etats-Unis sont très désintermédiés. C’est vrai ?
Rémi Vénitien : Ce qui est sûr, c’est que nous constatons que les circuits accompagnés bien traditionnels fonctionnent toujours très bien. Les autotours aussi progressent, et l’émergence des voyagistes qui utilisent la technologie, comme Worldia, permettent également de continuer de vendre la destination par un circuit B2B, tout en proposant des produits plus diversifiés. Nous sommes sortis du traditionnel week-end à New-York et la formule s’applique maintenant à Miami, à Chicago ou à Détroit. C’est une bonne chose, d’autant plus que nous rentrons dans une séquence qui devrait faire beaucoup parler des Etats-Unis.
Vous pensez aux Jeux olympiques et paralympiques de Los Angeles, en 2028 ?
Rémi Vénitien : Cet événement sera le point d’orgue de la séquence qui commencera, elle, en 2026. Cette année-là, le pays célèbrera son 250e anniversaire, mais aussi les 100 ans de la célèbre Route 66. En 2026, les Etats-Unis accueilleront aussi, avec le Canada et le Mexique, la Coupe du Monde de football. La pression va monter au fil des mois mais nous préparons cet engouement dès maintenant. Et ces événements mettront la lumière sur d’autres facettes des Etats-Unis… et favoriseront la promotion de produits différents.