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Quand les Marcheurs débattent d’Airbnb, au siège de LREM

Un débat public sur la location saisonnière s'est déroulé au siège parisien de La République En Marche (LREM). Une table ronde qui s’est vite focalisée sur Airbnb.

 

C'était jeudi 16 novembre, au 63 rue Sainte-Anne, dans le 2e arrondissement de Paris. Une centaine de personnes, dont de nombreux administrés, ont répondu présent au débat organisé sur les locations saisonnières. Un débat qui a pointé les problèmes de cohabitation entre les hôtes et les autres propriétaires et locataires de la capitale. Emmanuel Marill, directeur général d’Airbnb France et Belgique, a lui-même reconnu les nuisances liées à la croissance fulgurante du groupe californien dans l'hyper-centre.

L'enjeu de la dispersion

"J’habitais dans le 2e arrondissement, a-t-il expliqué. J’ai vu la transformation du quartier, depuis 12 ans. Les enjeux, c’est quoi ? 11% du PIB de la ville de Paris, c’est le tourisme, contre 7,4% au niveau national. Le touriste est le bienvenu, il faut partir de ce postulat. L’enjeu pour Paris, c’est la dispersion du tourisme, pour que les gens n’aillent pas qu’aux Champs-Elysées et à la Bastille. Il faut qu’ils aillent à la Butte aux Cailles et à Belleville. Si nous n'y parvenons pas, je pense que la situation va devenir complexe. (…) C’est la raison pour laquelle nous avons annoncé notre décision de bloquer à 120 le nombre de nuitées dans les quatre arrondissements du centre."

Cette limite n’est pas jugée suffisante pour Pacôme Rupin, député de la 7e circonscription, qui milite pour plus de régulation et de transparence : "Nous sommes beaucoup interpellés par les habitants. Dans notre rôle de législateur, nous souhaitons trouver un bon équilibre. Nous pensons que le niveau de 120 jours est trop élevé. New-York, c’est 30 jours (pour une chambre chez l’habitant, Ndlr), ce qui est peut-être trop bas. En France, il faudrait, en fonction des municipalités, avoir la possibilité de choisir un chiffre qui permette de réguler dans des zones très tendues."

Vers 30 jours dans le cœur de Paris ?

Dans la salle, le président d’un conseil syndical a, lui, proposé un quota de 30 jours sur les quatre premiers arrondissements, et proches de 120 jours ailleurs. Parce que "nous sommes en danger, proches de Barcelone, sur les arrondissements 1, 2, 3, 4", estime-t-il.

Pour Elise Fajgeles, députée de la 5e circonscription de Paris, "nous avons tous intérêt à réguler". Pour retrouver l’esprit de départ d'Airbnb qui puisait dans les valeurs de l’économie sociale et solidaire, et a depuis été "un peu dévoyé". Pour qu’il n’y ait pas de "débordement ni de colère", a-t-elle ajouté. "Chaque fois, que j’ai loué chez Airbnb, je n’ai jamais été chez l’habitant, mais j’ai finalement logé dans des appartements meublés Ikea", a-t-elle glissé au passage.  

Retrouver l’équilibre

"Nous avons fait campagne, en nous engageant à trouver des solutions sur les plates-formes collaboratives, pour une vie plus harmonieuse, a poursuivi Sylvain Maillard, député de la 1ère circonscription de Paris. La location saisonnière était une chose très positive, c’est beaucoup moins consensuel aujourd’hui. Il y a un équilibre à retrouver."

Emmanuel Marill, lui, s’est défendu, pour faire barrage à l’éventualité d’une durée rabotée dans le cœur de Paris : "Vous n’êtes pas obligés de nous croire. A Paris, nous sommes à 31 nuitées en médiane", a-t-il assuré, tout en reconnaissant le rôle de médiateur d’Airbnb entre riverains et voyageurs. 

La soirée-débat a été organisée sous l'impulsion de trois députés En Marche : Elise Fajgeles, Pacôme Rupin, Sylvain Maillard.

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