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Privatisation de l’aéroport : la Scara recadre l’UAF

Le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) a très peu goûté la tribune publiée par Thomas Juin, le président de l’Union des aéroports français (UAF). Elle l’a fait savoir en précisant ou infirmant ses affirmations.

 

Lors d’un point de presse tenu jeudi matin, le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) s’est exprimé en réaction à une tribune de Thomas Juin, le président de l’Union des aéroports français (UAF), membre de la Fnam, publiée le 21 juin dans le journal Le Monde.

« Les aéroports ne sont plus aujourd’hui des monopoles » : FAUX

Une activité industrielle est en monopole, lorsque ses clients ne peuvent pas faire appel à autre fournisseur. Certaines compagnies aériennes, sur certains marchés, peuvent changer d’aéroport : par exemple une compagnie asiatique qui dessert un point en Europe, pourra renoncer à desservir Paris et préférer Bruxelles. Mais, autre exemple, Air France n’a aucune possibilité de choisir un autre fournisseur qu’ADP.  Celle-ci est donc fondamentalement en situation de monopole.

« L’explosion des redevances aéroportuaires et du prix des billets d’avion dans le cas de privatisation d’un aéroport est totalement infondée » : FAUX

Entre 2006, date de l’ouverture du capital d’ADP aux capitaux privés, et 2018, les redevances aéroportuaires ont augmenté de 42% alors que pendant le même temps l’inflation augmentait de 15% et le prix des billets d’avion baissait de 20%.

« Le prix du billet d’avion est déconnecté du niveau des redevances » : FAUX

Les coûts d’une entreprise s’apprécient par rapport à sa marge. La marge dégagée par le transport aérien est, sur une longue période, en moyenne de 5 % de son chiffre d’affaires. Le poste des redevances représentent 4% des coûts d’une compagnie aérienne. Toute augmentation de ce poste a un impact considérable sur les marges.

« La puissance publique homologue les tarifs des redevance » : VRAI

L’ASI homologue au sens ou elle vérifie, lorsqu’un Contrat de régulation économique (CRE) est signé, que le tarif proposé ne dépasse pas le plafond défini par ce CRE mais sans remettre en cause périodiquement les hypothèses économiques qui ont défini les tarifs sur cinq ans. En l’absence de CRE, elle homologue les tarifs des aéroports de plus de 5 millions de passagers en fonction de la situation économique de l’aéroport.

« Les redevances des grands aéroports régionaux ont baissé » : FAUX

Entre 2013 et 2017, hors inflation, les tarifs des redevances ont augmenté en moyenne d’environ 5% pour une inflation de l’ordre de 1,5 % sur la même période.

Pour le Scara, si la privatisation des aéroports est inévitable il serait urgent qu’elle soit accompagnée de deux mesures essentielles : la négociation d’un CRE qui prenne en compte les attentes des compagnies aériennes et fixe un objectif de réduction d’année en année des redevances aéroportuaires; et la refonte du rôle de l’ASI via notamment une révision de son règlement intérieur qui lui permette de réexaminer tout au long du CRE, la pertinence des hypothèses économiques sur lesquelles il est fondé.

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