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Pourquoi les prix augmentent à Cuba

C'est la ruée vers Cuba cet hiver, confirmée par tous les TO français. Les disponibilités s'épuisent et font s'envoler des prix déjà pénalisés par la nouvelle facturation en dollar.

Cuba sera "l'évènement" de l'hiver 2015-2016, prédisait René-Marc Chikli, président du Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto), en présentant le 29 septembre les perspectives de la prochaine saison. La grande île bat des records sur le marché français : elle a passé la barre des 100 000 arrivées en provenance de l'Hexagone l'an dernier. Et les voyagistes profitent de cet engouement.

La course aux lits

Les ventes de forfaits avaient déjà augmenté de 6% l'an dernier, à 28 589 pax, une performance qui devrait être quasi doublée pour l'exercice commercial qui s'achève le 31 octobre. Les départs avec les TO du Seto ont ainsi bondi de 81% entre le 1er mai et le 31 août et les prises de réservation pour l'hiver sont à plus de 100%. "Tout le monde veut voir Cuba avant que l'île devienne l'Eldorado américain", commente René-Marc Chikli.

"C'est bien simple, on n'a quasiment plus de disponibilités pour l'hiver", confirme Patrice Caradec, président de Transat France. Car si la desserte aérienne n'a jamais été aussi importante avec les vols d'Air France et d'Iberia, de retour après deux ans d'absence, il y a sur place une vraie pénurie de lits. "C'est la folie pour trouver des chambres", se désole-t-il, "même pour des acteurs comme nous qui s'engagent".

"C'est vraiment très difficile de satisfaire la demande, notamment à La Havane et Trinidad. On y arrive plus facilement à Varadero qui accueille de plus grosses structures hôtelières", précise Christophe Barrère, directeur de la production du pôle Spécialiste (Nouvelles Frontières et Passion des îles de TUI France).

"On s'est complètement réorganisé à Cuba. Nous avons envoyé des renforts à notre réceptif sur place, qui ne s'en sortait pas", confie de son côté Jean-François Rial, président du groupe Voyageurs du Monde. "Cuba est devenue la quatrième destination en nombre de clients de Voyageurs", précise-t-il "et la demande continue de progresser. Heureusement, en sur mesure, nous pouvons privatiser, prendre les trous…". Et avoir recours comme Havanatour, Euram ou Vacances Transat aux chambres chez l'habitant, les fameuses "casa particular".

Bricoler comme les Cubains

Bref, il faut être un "bon bricoleur comme le sont eux-mêmes les Cubains", explique Nicolas Ivaldi, directeur commercial d'Empreinte, spécialiste de la destination, qui confirme qu'elle demande, plus que jamais, un gros travail commercial de pédagogie. "Nous venons d'éditer spécialement une fiche technique et pratique d'aide à la vente de Cuba, drôle et décalée, pour expliquer, raconter, ce qu'est le pays et comment l'appréhender". Une manière aussi de prévenir les problèmes d'après-vente que ne manqueront pas de connaître les voyagistes, vu la pression touristique à laquelle est soumise l'île.

"C'est pour cela qu'on préfère ne pas programmer Cuba", remarque d'ailleurs Eric Thomas, directeur de Turquoise TO. "C'est une île trop compliquée encore pour le voyage sur-mesure".

Cette pression a évidemment aussi des conséquences sur les prix. La tension sur les stocks les a naturellement renchéris. Mais c'est surtout les nouvelles conditions commerciales et monétaires applicables depuis le dégel diplomatique avec les Etats-Unis qui influent.

Un taux de change défavorable

Depuis le mois de juin, les achats de prestations terrestres sont facturés en dollar, mais toujours réglables en euro. "Le taux de change nous est défavorable. Avec la parité euro-dollar actuelle, on se prend entre 15 et 20% de hausse automatique suivant comment on a fait ses achats de devises", explique Christophe Barrère.

La plupart des TO annoncent donc pour l'hiver des tarifs en hausse de 10 à 30% en moyenne, les circuits étant les plus pénalisés. "On a réussi à limier de 3 à 5% sur les séjours", précise Patrice Caradec.

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