Porté par les Jeux olympiques, SNCF Voyageurs sort d’un été contrasté mais « positif »
Si en juillet, la fréquentation des trains a reculé par rapport à 2023, l’été a globalement été « positif » pour SNCF Voyageurs grace à un excellent mois d’août.
« Ça a été un été positif mais atypique », a expliqué à l’AFP le PDG de SNCF Voyageurs Christophe Fanichet pour décrire les mois de juillet et août diamétralement opposés vécus par sa compagnie ferroviaire.
En juillet, la fréquentation a reculé par rapport à 2023 en raison de plusieurs phénomènes : l’absence d’un pont du 14-juillet (qui tombait un dimanche cette année), une météo maussade, un climat politique instable et le sabotage des lignes à grande vitesse le vendredi 26 juillet, à la veille du plus gros week-end de chassé-croisé de l’été pour la compagnie.
SNCF Voyageurs, qui devait transporter 800 000 personnes ce week-end-là, a finalement pu en faire voyager 700 000 et a rétabli les liaisons plus vite que prévu. Une performance « admirable », a salué le président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut), François Delétraz. « Ca a coûté plusieurs millions d’euros à l’entreprise », a malgré tout souligné Christophe Fanichet.
SNCF Voyageurs a ensuite pu compter sur un excellent mois d’août pour rattraper un juillet morose et finalement enregistrer un été légèrement meilleur qu’en 2023.
Succès des Alpes
La compagnie a transporté 24 millions de personnes en TGV et Intercités (+1%) et la fréquentation a connu un bond de 4% pendant la période des Jeux olympiques (26 juillet au 11 août). Certaines destinations ont profité à plein de l’effet JO, comme Lille où se déroulaient les épreuves de basket et de handball, qui a accueilli 67% de voyageurs supplémentaires.
Concernant les destinations privilégiées, les liaisons internationales ont à nouveau connu un fort succès avec six millions de voyageurs transportés, comme en 2023. Les voyageurs ont également privilégié la Méditerranée et la façade atlantique. Les Alpes ont tiré la croissance grâce à une hausse de fréquentation de 15%.
Le train de nuit a lui aussi connu un joli succès avec 240 000 clients (hors international), soit plus de 10% de plus qu’en 2023 mais avec une ligne supplémentaire, entre Paris et Aurillac. Le train de nuit entre Paris et Berlin est lui suspendu depuis le 12 août et ne rouvrira qu’à partir du 26 octobre, en raison de gros travaux sur l’infrastructure ferroviaire, soulignant les difficultés d’exploitation de ce mode de transport.
Cet été, SNCF Voyageurs a proposé 450 000 billets supplémentaires par rapport à 2023 en déployant l’ensemble de ses près de 800 rames TGV et Intercités, avec un taux de remplissage comparable à l’été dernier (84%).
Boom du TER
« L’appétit de train » a aussi concerné les TER, a souligné Christophe Fanichet, puisque la fréquentation a bondi de 10% d’une année sur l’autre. Les trains régionaux ont bénéficié « sans aucun doute d’un coup de boost grâce au passe rail », a avancé Christophe Fanichet.
Ce dernier a permis à plus de 230 000 jeunes âgés de 16 à 27 ans d’emprunter en illimité les lignes TER et Intercités cet été en échange d’un abonnement à 49 euros par mois.
Si le gouvernement espérait en vendre 700 000, Christophe Fanichet a préféré insister sur le fait qu’il s’en était vendu trois fois plus qu’en 2021, quand la SNCF proposait un passe aux contours similaires. Plus de 2,4 millions de voyages ont été effectués grâce à ce dispositif, un chiffre à relativiser au regard des 1,3 million de voyages réalisés tous les jours en TER.
« Le grand avantage c’est que pour la première fois, les régions se sont parlées et ont accepté une carte de réduction nationale », s’est réjoui François Delétraz de la Fnaut.
Il espère voir l’expérience reconduite l’année prochaine « et même que ça soit étendu à toute l’année et que ça ne s’adresse pas qu’aux jeunes, mais aussi aux séniors ou aux familles ».