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Plus de moyens pour promouvoir la France

Réforme de la loi de 1992, liste bleue certifiant les compagnies, plan Qualité France… Promu ministre délégué en mai, Léon Bertrand dresse un bilan de son action après deux années à la tête du ministère du Tourisme.

Vous êtes devenu ministre délégué lors du dernier remaniement. Est-ce que cela s’est traduit par un réel changement ?

d Cette promotion est d’abord une reconnaissance très forte en direction des professionnels du tourisme. Ce qui n’est pas une mauvaise chose quand on sait que ce secteur représente la première économie de la France. C’est aussi une reconnaissance pour l’outre-mer, puisque je représente un de ses élus au sein de ce gouvernement. Il faut préciser également qu’en tant que ministre délégué, je dispose de moyens supplémentaires pour étoffer mon cabinet et voyager davantage, afin de mieux assurer la promotion de la France à l’extérieur. Surtout, un ministre est davantage écouté qu’un secrétaire d’Etat par les autres membres du gouvernement. Or le tourisme est un secteur très transversal, qui regroupe aussi des problèmes de transports, de sécurité alimentaires… Tout cela implique d’autres ministères.

Que répondez-vous à ceux qui, comme le Snav, s’interrogent sur la pertinence d’un ministère du Tourisme ?

d Nous avons quelques soucis en ce moment avec le Snav, mais je suis persuadé qu’ils ne dureront pas. D’ailleurs, le lendemain de ma promotion, j’ai reçu une lettre de félicitation du président du syndicat, César Balderacchi. Je crois au contraire que ce dernier, comme d’autres professionnels du tourisme, a vu dans cette nomination une reconnais-sance de la profession.

Quel bilan tirez-vous de votre action après deux ans ?

d Il m’apparaît très positif. Outre la volonté de favoriser un partenariat très actif entre le public et le privé, j’ai passé les premiers mois de mon installation à rencontrer tous les professionnels du tourisme afin de connaître leurs préoccupations et de me faire une idée précise de la situation du tourisme en France. C’est à l’issue de ces nombreux contacts que j’ai pris la décision de bâtir une stratégie qui a été validée lors du Comité interministériel du tourisme (CIT) qui s’est tenu le 9 septembre dernier. Je vous rappelle que c’était le premier depuis vingt ans. Les principaux axes de réflexion ont été la promotion de la France à l’étranger pour faire face à la concurrence de nouvelles destinations, le lancement du plan Qualité France et la mise en place de dispositifs d’incitation fiscale afin de contribuer à la réhabilitation des résidences de loisirs. Ce CIT a aussi été l’occasion de valider des mesures exceptionnelles pour la promotion de notre pays. Maison de la France a ainsi bénéficié d’un budget supplémentaire de 4 ME cette année. Ce sera encore le cas en 2005.

Parmi les axes de travail définis à votre arrivée figurait l’amélioration des statistiques dans le tourisme. Où en êtes-vous ?

d Nous avons mandaté une inspection au sein de l’Organisme national du tourisme (ONT) avec des techniciens de l’Insee, afin d’apporter plus de crédits à nos données statistiques. Parallèlement, une action est actuellement en cours afin de regrouper dans un même pôle l’Agence française de l’ingénierie touristique, le SEATM (montagne) et l’ONT. Les données ainsi regroupées seront validées par l’Organisation mondiale du tourisme. Ainsi, nous devrions disposer avant la fin de l’année de données statistiques plus pertinentes et d’instruments de mesure communs aux autres pays européens. Cela nous permettra en particulier de faire plus de prospectives.

Quelle analyse faite-vous de la réforme de la loi de 1992 ?

d Je suis très satisfait du travail que nous avons réalisé avec l’ensemble de la profession. Certains se montrent déçus, mais je mets cela sur le compte de l’incompréhension. Je rappelle que le but de cette réforme était d’abord de simplifier la loi en passant de quatre à deux régimes : la licence pour les commerçants et l’habilitation pour tous les autres acteurs. Sur ce point, on peut dire que le but a été atteint. Il ne s’agissait en aucun cas d’entrer dans le fond.

Les professionnels du secteur ont-ils trop espéré ?

d Certainement, mais ils savaient pourtant dès le départ à quoi s’attendre. L’argument du Snav selon lequel les associations peuvent désormais faire le même métier que les agences de voyages, mais avec moins de contraintes, est faux, car les associations le faisaient déjà sous le régime de l’agrément. Elles ne sont pas exonérées de responsabilités. Les travaux visaient à simplifier la loi et non pas à la refondre. Ceci étant, cela ne veut pas dire qu’il ne faudra pas un jour se pencher sur le fond.

Quelle réponse apportez-vous aux inquiétudes quant à la responsabilité civile des agences ?

d Le régime appliqué jusqu’à présent est franco- français. Nous avons profité du toilettage de la loi pour demander à ce que la responsabilité civile se limite désormais aux conventions internationales, qui sont beaucoup moins contraignantes. Ce projet est sur le point de passer le cap du Conseil d’Etat. La situation des agences françaises était devenue inéquitable par rapport aux autres agences internationales. Soumises à des règles moins drastiques, ces dernières auraient été, à terme, en mesure de proposer des prix beaucoup plus intéressants pouvant conduire progressivement les clients français à acheter leurs billets à l’étranger.

Quand les décrets d’application de la réforme seront-ils publiés ?

d La loi de simplification est votée ces jours-ci. Suivra la publication d’une ordonnance. Il faut désormais que les décrets d’application sortent, en principe début 2005. D’ici là, il sera encore possible d’apporter quelques améliorations tout en respectant le contenu de la loi. Je suis prêt à en discuter avec les professionnels.

La future liste bleue certifiant les transporteurs est-elle techniquement réalisable pour les TO ?

d Le drame de Sharm el- Sheikh nous a poussés à prendre l’initiative et nos propositions devraient servir de modèle européen. Cette liste comportera plusieurs compagnies. Ce serait un comble qu’un TO ne parvienne pas à trouver un transporteur y figurant. Il aura par ailleurs la possibilité de modifier la compagnie utilisée jusqu’à la dernière minute à partir du moment où cette dernière figure sur la liste. Et ce, sans que le client puisse exiger un remboursement. Cette liste bleue sera opérationnelle en 2005. Pendant deux ans, les TO n’auront pas d’obligation juridique. Mais je pense qu’ils recourront rapidement à cette liste. A défaut, ils risquent de s’exclure par eux-mêmes du marché.

N’est-ce pas aussi une façon détournée de protéger le transport charter français ?

d Pas du tout. Si nous devons tout faire pour soutenir les compagnies charter françaises, il n’y a en aucun cas discrimination à l’égard des compagnies étrangères. Etre sur la liste bleue, ce n’est pas uniquement répondre à des conditions de sécurité, c’est aussi prendre en compte des notions de qualité, de service et de transparence de l’information.

Au moment des grands départs de l’été, quelles sont les tendances pour la France ?

d L’année 2004 se présente mieux que 2003, qui s’est achevée sur une petite baisse du nombre de touristes étrangers de 2,6 %, à 75 millions. On constate une reprise, même si on ne retrouvera pas la fréquentation de 2002. Néanmoins, les réservations sont en hausse dans le sud de la France. On assiste en particulier à un retour de la clientèle américaine qui pourrait progresser de 10 % sur l’ensemble de l’année. Les marchés canadien, brésilien et japonais sont aussi en hausse. En revanche, le marché européen est beaucoup plus mitigé. Les Néerlandais, Britanniques et Allemands sont plus frileux. La concurrence d’autres destinations, comme la Croatie, se fait sentir.

Comment faire pour que les touristes allongent la durée de leur séjour ?

d C’est tout l’objet de notre plan Qualité France. Il faut pour cela diversifier l’offre, donner envie aux visiteurs de prolonger leurs séjours en offrant des filières nouvelles et en améliorant la qualité du produit. C’est aussi dans ce but que nous avons lancé, le 21 avril dernier, la nouvelle campagne de communication Bienvenue en France.A ce titre, le budget du tourisme est-il suffisant ?

d C’est plus la manière d’utiliser ce budget qui est importante. Le maillage de Maison de la France est considérable. Il suffit de bien utiliser certains leviers, comme nos représentations diplomatiques à l’étranger. Ce qui compte en fin d’année, c’est le taux de consommation budgétaire. En 2003, tous les crédits ont été consommés. Pour cette année, les discussions sont en cours mais tous les ministères ont été frappés par des gels.

Quand sera mis en place le plan Qualité France ?

d D’ici à la fin de l’année. Il fallait mettre de l’ordre dans le foisonnement des labels existants. Un comité national de la qualité de l’offre touristique a été créé afin de mettre au point un cahier des charges qui permette aux professionnels qui le souhaitent d’adhérer à cette démarche. Une marque ombrelle France sera créée avec un référentiel national que chacun devra respecter, à travers neuf critères, sur l’information, l’attitude du personnel, le confort des lieux… Un logo est également en projet. Cette démarche est proche de ce que fait l’Espagne.

Quel est le bilan du plan d’action que vous avez mis en place pour les Antilles ?

d Nos efforts commencent à porter leurs fruits. En Martinique, les choses s’améliorent, il y a une inversion de tendance. Nous avons multiplié les initiatives, notamment concernant l’accueil des croisiéristes. En Guadeloupe, cela a pris plus de temps, mais la tendance commence aussi à s’inverser. L’augmentation de l’offre aérienne était un élément important mais pas déterminant. En Guyane, la question est un peu différente. La région n’existait pas réellement comme destination touristique, mais les choses se mettent doucement en place.

Et la qualité dans les aéroports ?

d Nous avons diligenter une mission d’inspection qui remettra son rapport le 12 juillet, avec un certain nombre de préconisations. J’ai aussi décidé de faire des visites surprises dans les aéroports ainsi que dans certains lieux fréquentés par les touristes comme Le Printemps, la semaine dernière. J’ai pu constater que le magasin mettait tout en oeuvre pour bien accueillir les visiteurs étrangers, avec la présence d’interprètes et d’une documentation traduite en plusieurs langues.

Disposez-vous de réels moyens vis-à-vis du ministère de l’intérieur pour renforcer les effectifs de police dans les aéroports ?

d Le rapport sera justement utilisé lors du proch

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