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Philippe Moati : « La mobilité des Français reste fortement entravée »

Quel sera le comportement des Français dans le monde d’après ? Philippe Moati, cofondateur de l’Observatoire société et consommation (Obsoco), donne des pistes pour répondre à cette question.

Philippe Moati

Depuis le début de la crise, l’Observatoire société et consommation (Obsoco) surveille et analyse les comportements des Français. Le cabinet d’études mène très régulièrement des enquêtes depuis mars 2020 afin d’identifier des tendances de fond. Ses conclusions ont été présentées lors de la dernière édition de net Managers’now, organisé dans la station de La Plagne.

Des freins à la consommation

« Les comportements sont toujours un compromis entre les idéaux et les contraintes », précise Philippe Moati.

Bien entendu, notre époque est davantage marquée par les contraintes. « La mobilité des Français est entravée, c’est assez frappant », poursuit-il. De fait, le pourcentage des Français qui ont repris une vie « normale » reste faible tout au long de l’année écoulée, chahutée par les confinements et les restrictions de déplacements. Il a atteint au mieux un pic de 38% en 2020. C’était en juin, alors même que la France était déconfinée, et que les frontières s’ouvraient graduellement en Europe.

Les Français évitent-ils de sortir d’une manière générale pour se protéger ou protéger d’autres personnes du Covid-19 ? A cette question posée en décembre 2020 par l’Obsoco, 73% ont répondu par l’affirmative. « Trois Français sur quatre évitent de sortir, en raison de leur sentiment d’inquiétude. C’est un frein pour les achats dans les commerces (comme les agences, Ndlr) et un booster pour l’e-commerce (tels les OTA) ».

Retour vers la nature

Philipe Moati a aussi décortiqué l’impact de la crise sur le portefeuille des ménages. Environ 38% des Français disent appartenir à un ménage dont la situation financière s’est dégradée. Mais « les ménages ne sont pas à genoux, les entreprises ne se sont pas écroulées ». Toutefois, « les anticipations ne sont pas bonnes », ce qui peut entraîner une prudence sur les achats. « Nous n’avons pas encore vu les conséquences de la crise », grâce notamment aux aides de l’Etat.

S’agissant des idéaux des consommateurs, l’Obsoco relève différents comportements comme l’hyperindividualisme, ce qui conduit à la démassification des marchés, ainsi que la crise de l’idée du progrès (« c’était mieux avant ») assortie de la force des valeurs hédonistes. « On veut du naturel et revenir à l’état de nature ». Les Français rejettent les mots comme  « artificiel », « industriel » et « transformé », ajoute Philipe Moati. Le commerce idéal est pour eux dans « le centre-ville, d’une petite ville ».

Au-delà de cette analyse globale, le cabinet d’études a réalisé un observatoire sur les loisirs pour la Compagnie des Alpes, dont nous présenterons bientôt les grandes conclusions.

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