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Pénurie de carburant : aéroports et compagnies sont-ils impactés ?

 » Le mouvement social dans les dépôts pétroliers et les raffineries clouera-t-il les avions au sol ? Pas pour le moment, assure la DGAC, qui prend toutefois des mesures préventives, et surveille de près les capacités d’approvisionnement de chaque aéroport. »

"Il y aura de l’essence" lundi dans les stations, a assuré ce week-end le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. Mais y en aura-t-il pour les avions ? Le point sur la situation.

L'approvisionnement d'Orly et Roissy toujours ralenti

La quasi-totalité des blocages des dépôts pétroliers ont été levés par les forces de l'ordre vendredi 27 mai. Seul celui de Gargenville, dans les Yvelines, reste d'actualité.

En revanche, sur les huit raffineries françaises, quatre sont toujours à l’arrêt, et deux en débit réduit. La grève a en effet été reconduite jusque mardi aux terminaux pétroliers de Marseille, et jusque ce lundi aux terminaux du Havre qui alimentent les aéroports parisiens en kérosène. Le gouvernement a néanmoins imposé un service minimum permettant une reprise partielle des expéditions d'hydrocarbures. Une nouvelle assemblée générale doit avoir lieu aujourd'hui, à midi, pour décider de la suite à donner au mouvement.

Faire le plein de kérosène à l'étranger

Bien que la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) assure qu' "il n'y a ni point noir, ni cas urgent", elle a tout de même engagé des mesures préventives depuis le 26 mai dans dix aéroports français. Outre Orly et Roissy, sont concernées les plates-formes de Beauvais, Bordeaux, Dinard, Figari, Marseille, Nantes, Nice, et Rennes.

Pour préserver les stocks français, elle a en effet envoyé une "Notam" ("Notice to Airmen") aux compagnies opérant en France afin de les inciter à pratiquer le "double emport" qui consiste à faire le plein de kérosène à l'étranger afin de pouvoir assurer deux vols consécutifs. Cette consigne, non contraignante, court jusqu'à nouvel ordre. "Habituellement, pour un Rome-Paris, les compagnies effectuent un fueling à Rome, un autre à Paris. Actuellement, nous leur demandons de faire le plein pour l’aller et le retour depuis l'Italie", précise la communication de la DGAC.

Seuls les vols court et moyen-courriers sont concernés. Les vols long-courriers, qui n'ont pas la capacité de faire le plein pour un aller-retour, seraient ainsi les premiers touchés par une éventuelle pénurie.

Les aéroports en région particulièrement vulnérables

Si le conflit venait à se prolonger, les aéroports ne seraient pas nécessairement à sec. Tout d'abord, Orly et Roissy bénéficient d'une situation particulière, avec chacun six jours d'autonomie. Ce sont les seules plates-formes à être livrées directement par pipeline, depuis le réseau d’oléoducs du Havre-Paris, qui les relie à trois raffineries (Gonfreville, Port-Jérôme et Grandspuits).

Tous les autres aéroports sont alimentés par voies routières et ferroviaires, les rendant vulnérables aux éventuels barrages routiers. "Nous restons en alerte sur l’état des stocks et les capacités d’approvisionnement de chaque aéroport. Nous sommes en contact quotidien avec les directions des plateformes aéroportuaires", assure la DGAC.

L'Etat à la rescousse

"Si la situation venait à perdurer ou à se durcir, l’Etat français dispose de stocks d’hydrocarbures stratégiques qu’il pourrait allouer à l’aviation civile", explique la DGAC. "Nous pouvons aussi envisager des livraisons de carburant depuis les pays limitrophes", poursuit-elle.

Trois aéroports bénéficient d'ores et déjà d'un statut à part du fait de leur proximité avec une frontière. Celui de Strasbourg se fournit en carburant en Allemagne, celui de Lille en Belgique, et celui de Pau en Espagne.

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