Patrimoine mondial de l’Unesco : la France dépose deux nouvelles candidatures
Le ministère de la culture a indiqué avoir déposé les candidatures au Patrimoine mondial de l’Unesco des plages du Débarquement, en Normandie, et des forteresses de Carcassonne « et alentour ».
Les candidatures des plages du Débarquement en Normandie et des forteresses de Carcassonne et alentour à l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco ont été « déposées », a indiqué lundi le ministère de la Culture, précisant que l’institution les examinera « en juillet 2026 ». « Ces candidatures ont été élaborées en étroite collaboration avec le département de l’Aude, la ville de Carcassonne et les collectivités concernées pour la première, et avec la Région Normandie pour la seconde », est-il précisé dans un communiqué.
Les plages du Débarquement furent « le théâtre de l’opération Neptune. Déclenchée le 6 juin 1944 sur les côtes normandes, (elle) conduira à la libération de l’Europe occidentale et à la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe », rappelle le ministère. Le bien proposé comprend un « vaste espace terrestre et maritime ». Il couvre les cinq secteurs du Débarquement de 1944 : Utah, Omaha, Juno, Gold et Sword Beach. Cela représente plus de 80 km de côtes, selon la Direction régionale des Affaires culturelles (Drac) Normandie.
Ce littoral est jonché de nombreux vestiges. On y trouve des bunkers du mur de l’Atlantique, des épaves de bateaux de guerre français, anglais et allemands, et des pièces de collection. Devenues « lieu de rassemblement autour d’un message universel », ces plages portent « la mémoire d’un combat pour la liberté et la paix », selon le ministère.
Moratoire sur les « conflits récents »
Le ministère avait amorcé cette candidature en 2014, et l’avait déposée en 2018. Mais son examen par le comité du patrimoine mondial de l’Unesco prévu en 2019 avait été reporté. L’institution avait indiqué mener une réflexion sur « l’évaluation de sites associés à des conflits récents ». Le comité a levé ce moratoire en janvier 2023. Cela a ainsi permis aux candidatures mémorielles déposées avant 2022 d’être examinées hors du quota d’une candidature par an et par Etat, rappelle le ministère.
L’organisation onusienne a également adopté plusieurs principes directeurs concernant notamment la participation de toutes les parties prenantes potentiellement concernées par un conflit. Depuis, cinq sites de mémoire ont rejoint le patrimoine mondial, dont 139 sites funéraires de la Première guerre mondiale, situés en France et Belgique, et quatre mémoriaux commémorant le génocide des Tutsis au Rwanda.
Le ministère a précisé avoir redéposé la candidature des plages du Débarquement en janvier 2025, après une mise à jour du dossier, précise le ministère. « Nous espérons tous que cette candidature aboutira. C’est la suite logique dans le processus du souvenir et de la commémoration », a déclaré Michael Dodds, directeur du Comité régional du tourisme de Normandie, à l’AFP.
Les forteresses de Carcassonne, « exemple unique d’architecture militaire »
Autre candidat, le système de forteresses de la sénéchaussée de Carcassonne. Celui-ci « est composé de huit monuments répartis entre les départements de l’Aude et de l’Ariège : les fortifications de Carcassonne et autour d’elles les châteaux de Lastours, Termes, Aguilar, Peyrepertuse, Quéribus, Puilaurens et Montségur », indique le ministère.
« Édifiés sur des pitons rocheux dans des paysages grandioses », ces monuments « illustrent une période charnière de l’histoire et offrent un exemple unique d’architecture militaire leur conférant une valeur universelle exceptionnelle », ajoute l’instance. Ces citadelles sont aussi appelées, de façon impropre, châteaux cathares.