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Patrice Caradec : « En 2021, Alpitour France parie sur le moyen-courrier »

Le tour-opérateur, qui avait été l’un des premiers à faire une croix sur l’été 2020, anticipe une année 2021 difficile sur le segment du moyen-courrier, nous explique son dirigeant, Patrice Caradec.

L’Echo touristique : Alpitour France a rapidement décidé de ne pas opérer pendant l’été 2020 pour se concentrer sur l’hiver. Finalement, la France est de nouveau confinée…

Patrice Caradec : C’est vrai, et c’est désolant, mais c’est comme ça. Nous avions fait en sorte d’être prêt pour reprendre à la Toussaint. Nous avons pu travailler pendant 15 jours pendant les vacances scolaires, dans notre Bravo Club d’Agadir. Nous avions une centaine d’inscriptions par semaine, mais peu de clients sont finalement partis, refroidis par les contraintes d’accès au territoire. Une vingtaine sont partis, chaque semaine, et ont passé de très belles vacances. Cela nous a donné un petit peu d’activité, et nous a permis de remettre la machine en route, en vue du mois de novembre. Et puis, le confinement a commencé.

Vous aviez beaucoup de dossiers pour le mois de novembre ?

Patrice Caradec : Le mois de novembre est traditionnellement calme, mais nous avions plusieurs groupes en partance pour la République Dominicaine, qu’on devait rouvrir le 7 novembre, et Cuba. Plusieurs opérations commerciales menées avec les réseaux de distribution nous laissaient également entrevoir un mois correct, qui aurait permis de rôder nos produits jusqu’à la haute saison d’hiver, qui commence pendant les vacances de Noël. Mais nous avons dû reporter les voyages de ces groupes, et sur le volet individuel. L’activité sera nulle, ou presque, jusqu’au 19 décembre. Si les réglementations le permettent, Alpitour France sera prêt à opérer pour les vacances de Noël.

Nous avons la chance d’avoir une maison mère qui n’a pas abandonné sa filiale française.

Les reports fonctionnent bien ?

Patrice Caradec : La quasi-totalité des groupes qui devaient partir en 2020 ont choisi de partir en 2021. C’est plus compliqué pour les individuels. Au moment où l’on parle, moins de 30% de nos clients ont accepté un report, et ce malgré notre politique commerciale très simple, proposant un report aux mêmes dates et aux mêmes prix. Il n’y a pas de précipitation ou d’engouement de la part des clients, car ils ne peuvent pas se projeter. Nous devons composer avec cela, et nous devrons être prêts quand le marché voudra repartir en voyage. Car je suis convaincu que, dès que cela sera possible, les Français voyageront. Même si le long-courrier risque d’être compliqué pendant encore plusieurs mois.

Ce qui oblige à se concentrer sur le moyen-courrier ?

Patrice Caradec : C’est sur ce segment que nous allons parier pour l’été 2021. Si les voyages sont autorisés, je pense qu’ils se feront surtout dans des destinations proches, comme le Maroc, l’Espagne ou la Grèce. L’été prochain, nous programmerons donc une vingtaine de clubs dans toutes ces destinations, parmi lesquels une nouveauté en Crète que nous annoncerons très prochainement. En plus de ces clubs, nous commercialiserons une trentaine d’hôtels 4 et 5* contractés par notre maison mère italienne (Alpitour, NDLR). Nous les vendrons uniquement en packages dynamiques, avec l’outil que nous avons continué à développer ces derniers mois. Cela permettra de proposer des chambres supplémentaires au marché français dans ces destinations qui seront sans doute très demandées l’été prochain. Le package dynamique nous permet aussi de proposer des départs tous les jours, plutôt qu’une à deux fois par semaine.

Les développements prévus pour Alpitour France n’ont donc pas pris de retard ?

Patrice Caradec : Le projet Alpitour France a pris du retard, car le marché est en retard, mais il continue plus que jamais. Initialement, nous avions prévu d’atteindre l’équilibre à la fin de l’exercice 2020, avec un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros pour 40 000 clients. Evidemment, la pandémie nous a empêché de remplir cet objectif. Nous aurons sans doute besoin de deux années supplémentaires pour y parvenir, vu comment se présente l’année 2020. Mais nous avons la chance d’avoir une maison mère qui n’a pas abandonné sa filiale française, et qui continue de développer les outils dont nous avons besoin pour occuper la place que nous voulons occuper sur le marché. Même si l’activité est quasiment nulle, nous ne restons pas les bras croisés.

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