Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Nouvelle réglementation environnementale : les hébergements insolites en péril ?

A partir de début 2023, une nouvelle réglementation environnementale doit s’appliquer sur certains des hébergements insolites des camping. En entraînant un surcoût de fabrication qui pourrait les menacer, selon la FNHPA.

C’est un nouveau cheval de bataille pour les professionnels de l’hôtellerie de plein air. Dans les campings, les yourtes, pods cabanes et autres lodges – pour n’en citer que quelques-uns – sont en effet concernés par l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation environnementale 2020. Déployée sur deux ans, la “RE2020” doit en effet s’appliquer aux Habitations Légères de Loisirs (HLL) à partir de début 2023. 

Son objectif : améliorer la performance énergétique et l’empreinte carbone des bâtiments neufs, tout au long de leur cycle de vie. Dans cet esprit, les HLL devraient ainsi être mieux isolées. Et coûteraient donc plus cher à fabriquer. « Tout ça part d’une bonne intention, et nous sommes évidemment dans une dynamique d’amélioration de la performance énergétique et de la réussite de la transition écologique, il n’y a pas de débat là-dessus », insiste Nicolas Dayot, le président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA). Reste que selon lui, les conséquences de cette nouvelle réglementation seront multiples. « En fonction du constructeur le coût pourrait augmenter de 30 à 40%, estime-t-il, ce qui risque de faire grimper de 20 à 30% le prix du séjour. Or le rapport qualité-prix, c’est notre argument numéro un. Les campings vont sans doute préférer installer autre chose à la place. » Et de pointer les conséquences pour les constructeurs de HLL, ainsi que l’impact sur l’emploi.

« Il y a des équilibres à trouver »

De son côté, Michel Durrieu, le patron d’Huttopia, estime dans un post Linkedin que l’application de cette réglementation mènerait « à un bilan carbone dégradé, les matériaux utilisés pour atteindre les critères imposés auraient un impact carbone supérieur aux économies attendues au niveau énergétique selon une étude menée par Carbone 4 ». 

« C’est d’autant plus paradoxal que nous sommes en train de développer toute une réflexion avec la Banque des territoires pour le développement de l’hébergement insolite, notamment pour sauver les 3000 petits campings français qui pourraient devenir des lieux d’hébergements insolites », regrette Nicolas Dayot, rappelant qu’en novembre 2021, Jean Castex, alors Premier ministre, avait annoncé l’augmentation du quota de HLL dans le cadre du plan Destination France.

En tout cas, il va falloir faire vite. « Ce que nous proposons, c’est d’exonérer les toutes petites HLL et d’appliquer une réglementation environnementale 2020 adaptée, avec une logique graduée. Il y a des équilibres à trouver », plaide-t-il. Les discussions portent notamment sur des exonérations en fonction de la surface de ces HLL, ou de leur usage. “Nous avons envoyé des propositions techniques au ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires (dont dépend cette réglementation, Ndlr) ainsi qu’au ministre délégué en charge de la Ville et du Logement. Nous attendons son retour pour pouvoir aborder le sujet concrètement et améliorer encore la proposition pour que le texte (…) intègre les spécificités des HLL. »

A lire aussi :

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique