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« Nous avons géré l’APST comme notre propre entreprise »

Alix Philipon mais aussi Gérard La Rocca sont sur le point de passer la main, le 30 juin. L’occasion de regarder dans le rétroviseur, mais aussi d’évoquer les défis à venir pour la principale caisse de garantie de la profession.

Actuellement vice-président, Gérard La Rocca (Hotelissima) œuvre bénévolement au sein de la caisse de garantie depuis 33 ans. Alix Philipon, depuis 22 ans, dont ces six dernières années à la présidence. « Nous partons avec le sentiment d’avoir accompli notre mission », résume-t-elle. « On a géré l’APST comme notre propre entreprise, ajoute Gérard La Rocca. Nous l’avons fait avec grand plaisir, en plus de nos propres affaires dans l’hôtellerie et le voyage. »

Et pourtant, les dernières années, marquées au fer rouge par la crise sanitaire, ont été éprouvantes, pour l’APST comme pour toute la profession.

Alix Philipon et Gérard La Rocca © Linda Lainé

Le pire moment ? Un coup de fil

Quel a été le pire moment pour Alix Philipon ? Le coup de fil le 23 septembre 2019 à 0h30 de Nicolas Delord, alors patron de Thomas Cook France, lui annonçant la faillite de la maison mère du voyagiste, répond la présidente. La caisse de garantie s’organise pour éviter l’effet domino. « Si nous n’avions pas pris les clients en service, 6 TO tombaient, au minimum, assure Emmanuel Toromanof, secrétaire général de l’association. Et ces 6 entreprises pouvaient entraîner dans leur chute une partie de la distribution. »

Mais la gestion des clients orphelins du TO plombe les comptes, tandis que des Cassandre tirent sur l’ambulance. « Avant Thomas Cook, il y avait 28 millions d’euros dans les caisses », se souvient Alix Philipon. La chute du voyagiste coûtera 42 millions. Forçant l’APST à vendre à perte son immeuble de l’avenue Carnot à Paris. « Nous avons fait une moins-value de 3,5 millions d’euros, provisionnée dès 2020 », précise Emmanuel Toromanof.

Remise à flot

Et aujourd’hui ? Sans un euro de l’Etat ni des banques, l’APST a redressé la barre. Avec l’aide du CIRI, et les conseils avisés du manager de transition Cédric Dugardin, mais sans le soutien de la DGE. Les capitaux propres ont été reconstitués, ils s’élèvent à 7,6 millions d’euros. Et malgré les critiques de plusieurs adhérents, au sujet des cotisations, des contre-garanties, du manque de communication, la caisse de garantie a tenu bon.

« Aujourd’hui, je me félicite d’avoir mené à son terme la grande réforme des statuts », capitale pour la gouvernance et la stratégie prudentielle, complète Alix Philipon. Dans la foulée de ces nouveaux statuts, qui facilitent l’éviction d’un adhérent indésirable, le conseil d’administration sera renouvelé jeudi 30 juin. « Je déplore que parmi les gros acteurs, seul un candidat se présente, Laurent Abitbol », poursuit Alix Philipon, qui ne brigue pas de nouveau mandat. Les futurs administrateurs éliront donc un nouveau président (e) la semaine prochaine.

Alix Philipon et Gérard La Rocca ne quittent pas tout à fait l’APST. Ils se présenteront, jeudi prochain, comme délégués régionaux, respectivement des Hauts-de-Seine et de la région Rhône-Alpes. « Il faut une seule voix pour être élus, nous avons de bonnes chances de l’être », s’amusent-ils.

Les défis à venir

Le futur président de l’APST, qui sera élu le 30 juin 2022, héritera d’une situation financière saine, mais toujours compliquée : le système de réassurance publique par la Caisse centrale de réassurance, prévu jusqu’au 31 décembre 2023 a été adopté par décret le 30 décembre 2021. Mais il n’est pas en application. La Commission européenne n’a toujours pas donné son feu vert… « Si une grande faillite survenait, l’APST ferait à son tour faillite », prévient Alix Philipon.

A quelques jours de céder les rênes, la présidente formule plusieurs vœux. Que les « fuites » d’informations cessent, à l’issue des conseils d’administration, pour éviter tout préjudice. Que les politiques permettent le financement, pour partie, de la garantie financière par la contribution directe du voyageur, comme c’est le cas dans des pays d’Europe du Nord. Et qu’ils imposent une garantie financière aux transporteurs aériens.  

Pour mémoire, l’APST assure environ 51% des opérateurs de tourisme (mais 70% du volume d’affaires garanti), Groupama 31%, Atradius 11%, l’Unat 4%.

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Deux nouveaux visages

L’APST a nommé deux secrétaires généraux adjoints : François-Xavier Genar, en charge des risques ; et Valérie Chastenet, en charge de l’administratif et des finances.

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1 commentaire
  1. GISELE BOUSCARLE dit

    Bien vu la foret de parapluies !!!!!!!!!!!

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