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Notre-Dame-des-Landes : le rapport qui voulait mettre fin aux polémiques

La Commission du dialogue, dont l'objectif était d'exposer les arguments des partisans et des opposants, a rendu ses conclusions : l'aménagement de l'aéroport actuel n'est pas "une solution viable à long terme".

Est-ce la fin du combat contre Notre-Dame-des-Landes ? La Commission du dialogue sur le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, a rendu ses conclusions hier, et estime que le réaménagement de l'actuelle aérogare de Nantes-Atlantique n'est pas "une solution viable à long terme".

La Commission, si elle n'avait pas pour mandat de remettre en cause le futur aéroport, a confronté les avis des opposants et des partisans. Elle a ainsi émis des recommandations sur l'importance de réduire "autant que possible" l'emprise du projet sur les terres agricoles, la clarification des dessertes du nouvel aéroport ou l'actualisation des plans d'exposition au bruit.

Mais à part la question de la sécurité, qui "ne peut-être mis en avant pour justifier le transfert", le risque étant "très faible est parfaitement maitrisé par le contrôle aérien", elle estime que les arguments des opposants ne sont pas valables.

Le nombre de mouvements d'avions a progressé de 30% en 6 ans

Sur l'argument de la saturation de l'aéroport actuel, la Commission note que le nombre de mouvements d'avions a progressé de 30% en 6 ans, à plus de 51 000. Or, d'après la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), la piste a une capacité annuelle maximale de 75 000 à 80 000 mouvements, et ne peut pas dépasser 100 000 mouvements. De fait, si la croissance se poursuit à ce rythme, il serait saturé avant 2025.

La Commission met toutefois de côté quelque paramètres discutables. Les estimations de la DGAC en termes de trafic sont basées sur une croissance économique élevée et un baril estimé à 125 dollars en 2030. Or la croissance devrait être de 0,1% en 2013 et le prix du baril pourrait largement dépasser les 125 dollars, entre 100 et 200 dollars suivant les sources.

Evaluer les coûts du réaménagement de l'aéroport actuel

Face à ce constat de saturation, l'autre argument des opposants, appuyé par une étude qui juge le coût d'aménagement de l'aéroport actuel inférieur à celui de la construction de Notre-Dame-des-Landes, n'est pas jugé valable. La Commission recommande en effet qu'une évaluation des coûts d'un éventuel "réaménagement de l'aéroport actuel" soit effectuée. Mais elle précise que c'est pour "mettre un terme à une polémique inutile concernant la possibilité, soutenue par les opposants à Notre-Dame-des-Landes, d'adapter Nantes-Atlantique plutôt que de construire un nouvel aéroport".

En effet, d'après les auditions de la Commission, l'aménagement de l'aéroport actuel "ne résoudrait pas sensiblement les problèmes de nuisance subies par les habitants du sud de Nantes" et "n'offrirait pas une disposition optimale pour le trafic aérien en raison de son orientation contraire à toute les règles en usage".

L'argument environnemental

Reste donc l'argument environnemental. Deux autres rapports, celui de la Commission des experts scientifiques, et celui de la Commission agricole, ont été publiés hier. Le problème du respect de la loi sur l’eau, le site étant situé dans une zone humide à la biodiversité particulièrement riche, a notamment été pointé du doigt. Une piste qui pourrait permettre aux opposants d'obtenir gain de cause, au moins pour la question des compensations prévues par Vinci.

Au-delà, les polémiques se poursuivront, car ce dossier révèle une divergence fondamentale entre opposants et partisans de l'aéroport, sur leur choix de société. A l'heure de la raréfaction des ressources naturelles et de la lutte contre le réchauffement climatique, les contradicteurs estiment que ce projet est un "non-sens". Alors qu'il est indispensable pour ses partisans, en tant que facteur de croissance et de dynamisme pour la région.

Jean-Marc Jancovici, expert, médiatique, en matière d'énergie et de CO2, explique ainsi au journal Terra Economica : "choisir de construire un aéroport est la dernière des idées à avoir. On ferait mieux d’établir des lignes d’autocars (…) renforcer le réseau ferré secondaire (…) ou déconstruire et reconstruire des logements pour les rapprocher des gares". De fait, il note que la mobilité aérienne se concentre sur les "20% qui gagnent le mieux leur vie".

 

 

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