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Ne pas confondre tourismophobie et touristophobie

Le surtourisme marquera le XXIe siècle. Encore faut-il bien le comprendre ! Deux définitions méritent un coup de projecteur.

C’est dans le troisième opus Cahier-Tendances du Welcome City Lab que nous avons trouvé l’inspiration. Un document de 92 pages (téléchargeable sur Internet) qui décrypte le tourisme d’aujourd’hui et de demain, à consommer sans modération. En ouverture, Paul Arseneault, titulaire de la Chaire de tourisme Transat et directeur du Réseau de veille en tourisme, s’intéresse au surtourisme, ce phénomène de ras-le-bol généralisé dont Barcelone, Venise et Dubrovnik sont devenus les tristes symboles. Pourtant, la capitale catalane n’apparait qu’à la 23e position des villes les plus fréquentées par les touristes selon le Top 100 City Destinations Ranking WTM publié par Euromonitor International. Venise arrive en 38e position, Dubrovnik n’y figure pas… C’est en partant de ce constat que Paul Arseneault propose deux définitions de deux phénomènes qui, « bien qu’apparentés, sont néanmoins distincts dans leurs causes et, surtout, dans les solutions à y apporter ».

  1. Touristophobie : aversion envers les touristes qui se manifeste par des gestes de rejet – voire des agressions – commis à leur endroit. Une aversion qui doit être « décrié avec force, juge Paul Arseneault. On ne peut accepter une telle forme d’obscurantisme qui chercherait à brimer cette saine volonté de découvrir le vaste monde. »
  2. Tourismophobie : rejet de l’industrie touristique et de ses partenaires institutionnels (administrations publiques, municipalités, offices de tourisme, administrations portuaires et aéroportuaires) et commerciaux (OTAs, hôtels, transporteurs…) par des habitants d’un territoire, qui se sentent – légitimement ou non – dépossédés de leur droits, avantages et paisibilité. Cette autre tendance mérite réflexion, d’après l’auteur de la tribune du Cahier-Tendances. « Si notre réflexe premier est de défendre à tout prix le tourisme et les touristes, il est possible de constater que certaines décisions territoriales du passé ont été prises à l’avantage de certains et parfois au détriment d’autres, notamment les habitants. »

Eviter la montée de la touristophobie et de la tourismophobie (termes inconnus du Larousse) devient une préoccupation croissante des destinations, à l’heure où le tourisme passe de record en record. D’ailleurs, les magazines grand public s’emparent de plus en plus du sujet. En témoigne le Courrier International n° 1453 du 6 septembre 2018, et sa Une « Tourisme ça déborde ». « L’inquiétude gagne même les professionnels du secteur, préoccupés par les dégâts du surtourisme, rappelle l’hebdo.

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