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Mumtaz Teker (Pacha Tours) : « Je crois profondément à la démocratie »

Paul Mumtaz Teker, c’est ainsi qu’il se nomme, est une figure (imposante) de la profession. Cela fait plus de quarante ans que le président de Pacha Tours et de Magic Ways est impliqué dans la profession. Diplomate comme son père, il entend encore faire profiter les instances de son expérience, en se présentant à l’élection de l’APST cette semaine. Histoire de participer à la bonne marche de la profession.

L’Echo touristique : Mumtaz Teker, qui êtes-vous ?

Mumtaz Teker : Je suis un agent de voyages. J’ai commencé ce métier en 1979, deux ans après mon arrivée en France. Je suis entré dans le tourisme par hasard, en créant Marmara Voyages. En 1982, je suis parti pour monter Pacha Tours et tenter d’en faire une entreprise internationale. Je suis donc allé à New York pour y monter un bureau, avec un ami. Nous sommes arrivés là-bas, nos brochures déjà imprimées sous le bras, et nous avons été accueillis par Fred Meyer, un des fondateurs d’Havas Voyages. Il nous a reçus au 555, 5e Avenue, au 5e étage !

Il nous a trouvés tellement sympas qu’il nous a invités à déjeuner. Estimant que nous ne parlions pas franchement anglais (c’est vrai), il nous a mis en relation avec une Arménienne qui parle turc, et qui va nous aider à lancer votre aventure américaine. C’était parti, nous sommes allés au Brésil, en Amérique du Sud, en Europe. Du coup, nous avons ainsi fait vivre notre réceptif en Turquie. Nous avons créé un groupe hôtelier, des circuits avec nos autocars… Pacha Tours a maintenant 40 ans.

Finalement, vous êtes un orchestre du tourisme à vous tout seul…

Mumtaz Teker : Oui, mais je ne peux qu’être que le chef d’orchestre. Sans les musiciens, l’orchestre ne joue pas. Et s’il a de mauvais musiciens, il joue une mauvaise musique. Mes collaborateurs sont très importants. Vous savez, je suis passionné par les voyages et nous avons, en évoluant régulièrement, créé une très belle entreprise.

Vous vous êtes toujours impliqué dans le fonctionnement du secteur ?

Mumtaz Teker : C’est avec César Balderacchi (ancien président du Snav à l’époque, Ndlr) que j’ai commencé à être au Snav. Des fonctions de président des tour-opérateurs, puis vice-président ? Cela fait plus de 20 ans maintenant.

Dans le milieu syndical de notre profession, je me suis tout de suite impliqué, pas simplement parce que j’étais moi, mais aussi pour favoriser l’entente entre confrères. Peut-être parce que j’inspire la confiance. Au Snav (EdV maintenant, Ndlr), au Seto ou à l’Apst, j’ai toujours été administrateur. Je suis maintenant vice-président des EdV. Au Seto, je suis administrateur et membre du bureau depuis pratiquement sa création. Et à l’APST administrateur, puis membre du bureau.

J’ajoute que, grâce à ma position aux EdV, j’occupe le poste d’administrateur et de membre du bureau de l’Office de Tourisme de Paris. Et avec mon ami Jean-François Rial, récemment nommé président de l’OTCP, nous formons un duo en essayant d’apporter nos compétences dans ce domaine.

Vous savez, après tant d’années passées dans le secteur, on a envie de servir la profession, d’apporter notre connaissance et notre expérience. Mais sans jamais donner de leçons.

Nous devons apporter notre expérience.

Vous êtes aussi agent de voyages ?

Mumtaz Teker : Effectivement, à une époque, j’ai racheté une dizaine d’agences de voyages. Mais, je n’avais plus le temps de m’en occuper et j’ai vendu. Je suis revenu à ce métier en rachetant une agence dans le sud de la France et je suis à nouveau un petit agent de voyages avec mes trois filles, qui sont merveilleuses dans cette affaire.

Donc, pour en revenir au fonctionnement du métier, nous devons apporter notre expérience, œuvrer à la formation des jeunes qui arrivent dans le métier et reprennent le flambeau. Nous ne sommes pas éternels.

Ce que j’essaie de faire : regarder ce que j’ai appris de mes prédécesseurs et comment délivrer, apporter aux autres.

Si je peux apporter mon expérience, encadrer les nouveaux venus, je serai heureux. Tout en continuant, modestement, à protéger la profession.

Et ce n’est pas une fonction de tout repos, ce n’est pas un fleuve tranquille. Ce que nous venons de vivre, il y a plus de deux ans, personne ne pouvait l’imaginer. Heureusement qu’il y a eu des gens d’expérience à la tête des organes de notre métier. Sans cela…

L’implication de Jean-Pierre Mas, président du syndicat, a été remarquable. Pour l’APST, Alix Philipon a été formidable. On peut dire tout ce que l’on veut, mais elle a géré un très grand ouragan imprévisible.

Parlons justement de l’APST, qui va avoir un nouveau conseil d’administration. Vous avez cette réputation d’honnêteté, de conciliateur. Comment comptez-vous vous y impliquer ?

Mumtaz Teker : Je pense que mon enfance joue beaucoup sur mon caractère et l’implication d’aujourd’hui. J’ai passé 5 ans très proche de mon père qui est un diplomate. On dit qu’un diplomate crée les problèmes pour ensuite les résoudre. Ça laisse des traces ! Par ailleurs, j’ai vécu longtemps dans un pensionnat.

Le groupe, la création d’amitiés, le partage, l’honnêteté, la transparence, c’est très important. On ne peut pas tricher. J’ai cette droiture, cette transparence qui doit venir de cette époque.

Par ailleurs, vu le parcours que j’ai accompli, je n’ai rien à prouver. Je suis comblé dans la vie. Ce qui compte dans la vie, c’est la respectabilité, comme disait ma grand-mère.

Effectivement, je suis impliqué dans le fonctionnement de la profession : 20 ans au sein du syndicat, auquel j’ai apporté tout ce que je pouvais. J’ai aussi appris beaucoup. Le tour-operating, c’est un secteur que je connais par cœur, comme celui d’agent de voyages. Et je sens que je peux donner encore.

Donc, oui, je me porte candidat en tant qu’administrateur à l’APST. Si je peux aider et apporter encore plus de valeur à l’association, je le ferai. D’autant que mes affaires professionnelles tournent toutes seules, je serai disponible totalement.

Je suis candidat au sein de cette nouvelle organisation, à des responsabilités. Il est primordial, dans cette profession, que l’APST entre dans une période de continuité et d’évolution. Mais c’est une grosse responsabilité qu’il ne faut surtout pas prendre à la légère.

L’important, c’est le renouvellement, les nouvelles sociétés qui désirent adhérer, dont il faut étudier les dossiers. Ce sont de grosses responsabilités afin d’accorder ou pas la garantie. Notre rôle est très important.

Que le meilleur gagne !

Il y a quelques années, le patron d’un réseau avait tenté de briguer la présidence de l’APST. Il semble que la direction d’un autre réseau soit aussi candidate à la présidence cette année. Est-ce raisonnable, selon vous ?

 Mumtaz Teker : Nous sommes en démocratie, et je crois beaucoup à cette notion. Nous sommes en France. Dans les pays du nord, une fois l’élection passée, celui qui a perdu s’incline et accepte de travailler en harmonie. En fait, ceux qui ont quelque chose à apporter devraient se porter candidats. Comme c’est une élection, si les adhérents votent pour un président ou une présidente, je respecterai (leur choix). Dans ce cas, je ne ferai pas d’opposition. Si je perds, je me rangerai soit derrière, soit à côté. Mais je ne critiquerai jamais le gagnant. Et j’espère qu’il y aura beaucoup de votants, c’est important dans la démocratie.

Ce n’est pas une bataille, c’est une élection qui n’est pas « à vie ». On a trop critiqué, quand j’étais jeune, tous ces gens qui restaient 10 ans, 15 ans au même poste. Dans l’élaboration de nos nouveaux statuts, je suis intervenu afin de limiter certains mandats, ce qui a été accepté.

Et que le meilleur gagne !

2 commentaires
  1. Yaver Zeytinoglu dit

    Mumtaz kardesim, je suis en train d’écrire mes mémoires sur Lycée Galatasaray je suis gsl97 tu es gsl108 je suis arrivé à ton nom et je demande ton autorisation pour utiliser cet article que j’ai aimé Yaver Zeytinoglu 4 rue du Ban B-7760 Popuelles Belgique traducteur jure turc depuis 1995

  2. FÉDOU Daniel dit

    Bonjour Mumtaz
    Bravo pour ton élection et tes nouvelles fonctions.
    En souvenir de l’été 1975 dans l’Est de la Turquie et du voyage sur la Kara Deniz jusqu’à Trabzon puis jusqu’à Kars.
    Paulette et Daniel FÉDOU

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