MONSTRES SACRÉS

Avant d’avoir arpenté l’exposition du Miraflores Visitors Center, le canal de Panama se résume bien souvent… à de lointains souvenirs d’école. Son histoire a pourtant tout du scénario hollywoodien. Coups de poker et coups de génie, scandales, drames et déroutes ont forgé la légende de ce projet fou – relier l’océan Pacifique à l’Atlantique – né d’une initiative française, repris en main par les Américains, avant d’être rendu au Panama en 1999. Centenaire cette année, la « 7e merveille du monde moderne » n’a rien perdu de son aura. En témoignent les nombreux visiteurs, entre 3 000 et 4 500 par jour, venant voir les bateaux du monde entier franchir les écluses de Miraflores, exercice spectaculaire quand s’approche un porte-conteneurs dont la coque semble frôler les quais. Dans le Visitors Center, un simulateur permet de s’imaginer aux commandes d’un de ces mastodontes. On y mesure aussi toute la prouesse technique. Impressionnant, mais au Canal, on voit encore plus grand : des travaux pharaoniques permettront bientôt le passage de bateaux jusqu’à deux fois plus gros. Les enjeux sont tout aussi colossaux et la manoeuvre pas toujours aisée… Le mythe est bien vivant.

À voir : Avec ses couleurs vives et son architecture déstructurée, le Biomusée, autre chantier XXL, espère lui aussi devenir une icône du Panama. Conçu par Franck Gehry, entièrement consacré à la biodiversité, il vient d’ouvrir (en soft opening) après dix ans de travaux.