Mobiliser son équipe face à la crise

Gérer la routine des procédures au quotidien est à la portée de la plupart des chefs d’agence. En revanche, les meilleurs se révèlent dans les épreuves. Car les timorés se recroquevillent comme l’autruche et attendent que la tempête passe. Ils croisent les bras en se focalisant surles réductions d’emplois, pour eux la seule variable d’ajustement. Leur silence dans une tour d’ivoire alimente des peurs paralysantes et des rumeurs, qui pourrissent l’atmosphère en accélérant la dégradation des résultats. En revanche, les chefs les plus performants, portés par uninstinct de survie, comprennent que le pire moment est l’occasion où jamais de valoriser les savoir-faire, de stimuler la créativité,de trouver les ressources ignorées et de réveiller les initiatives de chacun. Car tout le monde est sur le même bateau et doit être sur le pont pour sauver le navire.

LA RECETTE DU PARLER VRAI

La survie devient le moteur de la mobilisation, car le moteur usuel – les augmentations et primes – n’est plus possible. Il faut savoir demander à travailler plus pour gagner moins, et parfois envisager une réduction de salaires pour sauver des emplois. Dans tous les cas, la recette première est le parler vrai en considérant ses employés comme majeurs et responsables. L’information régulière est primordiale sur les chiffres essentiels – négatifs et positifs -, les potentiels, ce qui peut être sauvé, à quelles conditions… La secousse et les risques engendrés par la crise sont l’occasion de sortir des médiocrités et des mauvaises habitudes. Et surtout de faire jouer tous les ressorts, de redoubler d’inventivité, de révéler les talents cachés et de découvrir les personnalités oubliées : pour améliorer produits et services, aller au-devant des clients, trouver les idées afin d’attirer leur attention… Le brain-storming et l’écoute des bonnes idées deviennent des porte-drapeaux. L’absence momentanée d’augmentation doit être compensée par une plus grande attention, proximité et reconnaissance au quotidien du travail et des efforts des collaborateurs. Mais attention, communiquer le feu sacré n’est pas augmenter le stress, le harcèlement, les menaces, l’autoritarisme cassant ! Enfin, un chef n’est crédible que s’il est exemplaire, le premier à s’exposer, à sortir de la tranchée comme en 1914. Tout le monde en revient gagnant et grandi d’une équipe plus soudée et solidaire, qui crée et apprend. Non seulement l’agence résistera mieux pendant la crise, mais rebondira avant les autres quand la relance arrivera.