Mariages de raison
« Multicanal, voici donc le dernier mot à la mode, celui que tous les patrons de réseaux ou d’agences en ligne ont à la bouche. Pierre Alzon, le patron de Lastminute en France, le rappelait récemment dans nos colonnes : l’avenir du tourisme passe par une distribution multicanal, englobant un site Internet, un centre d’appels et des agences de proximité. Le phénomène a commencé par l’ouverture de points de vente en dur par des spéci
Multicanal, voici donc le dernier mot à la mode, celui que tous les patrons de réseaux ou d’agences en ligne ont à la bouche. Pierre Alzon, le patron de Lastminute en France, le rappelait récemment dans nos colonnes : l’avenir du tourisme passe par une distribution multicanal, englobant un site Internet, un centre d’appels et des agences de proximité.
Le phénomène a commencé par l’ouverture de points de vente en dur par des spécialistes du Web, à l’image de Promovacances. Mais vendre du voyage en ligne et se retrouver face à un client, qui attend conseils et expertises, sont deux métiers différents. C’est sans doute ce qui pousse désormais les agences en ligne à s’associer aux acteurs traditionnels de la distribution. La preuve que chacun a son rôle sur le nouvel échiquier touristique ! Expedia a ainsi signé un accord global avec Afat Voyages. L’agence en ligne sous-traite (en marque blanche) la réalisation du site marchand du réseau volontaire, dont le lancement est imminent. Elle vient par ailleurs d’annoncer la création d’Expedia Private Travel, une offre en marque blanche pour toutes les agences. C’est aujourd’hui au tour de Jancarthier Voyages de se rapprocher de Lastminute. A travers son nouveau partenaire, le réseau entend proposer à ses clients un site Internet performant, sans débourser des millions pour accéder à une technologie de plus en plus pointue. Pour sa part, Lastminute peut s’appuyer sur 50 agences physiques pour rassurer ses clients et pousser ses ventes, sans se lancer dans une coûteuse politique d’ouverture de boutiques. Nul doute que ces deux mariages de raison seront examinés à la loupe par la concurrence et pourraient se généraliser à l’avenir.
Reste que ce nouveau partage des tâches ne fait pas l’unanimité chez les TO. Ainsi, certains fournisseurs d’Afat Voyages ne sont pas revendus par Expedia, et ne seront donc pas accessibles sur le site du réseau. Il pourrait en être de même avec Jancarthier. Une aberration commerciale, qui risque de pousser ces mêmes TO à développer leurs ventes directes en ligne. Bref, les bouleversements liés à la montée en puissance du Net ne font que commencer…
