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Malgré les critiques, le plus grand paquebot au monde voit le jour

C’est le plus grand bateau de croisière du monde : Icon of the seas prendra bientôt la mer, malgré les accusations venues des écologistes.

Plus de 365 mètres de long, près de 10 000 passagers (membres d’équipage inclus), sept piscines, une quarantaine de restaurants et bars, et le plus grand parc aquatique en mer du monde : l’Icon of the Seas, dont la première croisière est prévue début 2024, est définitivement le plus grand paquebot du monde.

D’un tonnage brut de 250 800 tonnes, soit cinq fois la taille du Titanic, il sillonnera bientôt les Caraïbes depuis son port d’attache, à Miami. Si certains critiques cette structure colossale à cause de son empreinte carbone, d’autres s’émerveillent devant l’ingénierie sophistiquée de cette destination touristique flottante et réservent déjà leurs billets.

Economie d’échelle

Le secteur des croisières de loisirs se relève aujourd’hui doucement après la pandémie de Covid-19. Et les compagnies de croisière voient leurs clients revenir. Selon la Cruise Lines International Association (Clia), le volume de passagers dépassera en 2023 les niveaux pré-pandémiques à hauteur de 31,5 millions de passagers.

Deux autres navires de taille similaire figurent dans le carnet des commandes de Meyer Turku. « Au cours de la dernière décennie, nous avons observé que les navires de croisière sont devenus plus grands », relève Alexis Papathanassis, professeur de gestion des croisières à l’université des sciences appliquées de Bremerhaven, en Allemagne. Selon lui, « les navires de grande taille présentent des avantages économiques évidents » car ils réduisent le coût que présente chaque passager en faisant des économies d’échelle.

Les partisans de cette course au gigantisme assurent en outre que l’efficacité énergétique d’un grand navire est plus importante que celle de plusieurs petits bateaux cumulés. Mais la reprise du secteur des croisières, et la multiplication des bateaux gigantesques, inquiètent. Si l’on suivait une logique décroissante, « nous construirions certes des bateaux de croisière plus grands, mais en moins grand nombre », critique Constance Dijkstra, spécialiste du transport maritime au sein de l’ONG Transport & Environnement (T&E).

Le GNL n’est pas une solution miracle

« Mais ce n’est pas ce qui se passe. Nous voyons de plus en plus de navires, et ils sont plus grands que jamais », avance-t-elle. Et bien que les paquebots modernes prennent des mesures pour atténuer les émissions grâce à la technologie – l’Icon of the Seas est propulsé au gaz naturel liquéfié (GNL) -, les écologistes ne sont pas convaincus.

Ce gaz émet moins que les combustibles marins traditionnels, mais « il a des conséquences dramatiques sur le climat à cause des fuites de méthane » qu’il suscite, alerte Constance Dijkstra. Le GNL, composé essentiellement de méthane, est un puissant gaz à effet de serre qui peut avoir un impact bien pire sur le climat que le dioxyde de carbone. « Le problème, c’est qu’en utilisant le GNL comme carburant marin, on encourage le développement de l’industrie gazière », insiste-t-elle.

D’autres défis se posent encore avec l’émergence de ces bateaux XXL, comme le surpeuplement des ports et le manque d’infrastructures pour gérer l’affluence. Et en cherchant à augmenter leur capacité d’accueil de passagers, les compagnies de croisière ont tendance à réduire la taille de l’équipage. Ce qui peut poser problème, surtout en cas d’urgence. Plus le navire est grand, plus l’évacuation est difficile…

Qu’à cela ne tienne : les grandes compagnies de croisières, notamment américaines, ne semblent pas sur la voie de la sobriété. Royal Caribbean est d’ailleurs devenue spécialiste du « plus grand paquebot du monde »… et a même deux autres unités semblables à l’Icon of the Seas en construction, dans le même chantier naval.

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1 commentaire
  1. lem dit

    Cela polluera de manière plus raisonnée que tous les rafiots qui amènent leurs produits  » asiatiques  » et qui tuent les producteurs européens.

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