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Malgré la polémique, Canua Island démarre finalement son activité

Dans un premier temps, la barge sera seulement ouverte aux réceptions privées et aux événements d’entreprise.

Après de multiples rebondissements et de tout aussi nombreux aléas judiciaires, Canua Island a finalement été inaugurée jeudi 16 mai, lors d’une soirée de lancement qui a eu lieu jeudi, au large de Mandelieu-la-Napoule. Posée sur un trimaran et ancrée à 600 mètre du bord de mer, la luxueuse plateforme de 1750 m2 sur deux étages peut accueillir jusqu’à 350 personnes. Elle propose un espace de restauration, un bar, une piscine d’eau douce, un espace lounge à 360° et l’accès à des activités nautiques : paddle, kayak, snorkeling…

Ce projet avait suscité lors de son lancement de vives réactions, au point d’être abandonné, en juin dernier, avant que la justice ne l’autorise à nouveau quelques mois plus tard. Les détracteurs de Canua Island dénonçaient les nuisances pour la faune, la flore et les riverains. Une pétition  avait recueilli 20000 signatures. Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier (Renaissance), avait quant à lui  fustigé « une aberration écologique ». 

Pour pouvoir commencer l’exploitation de la barge, les fondateurs du projet avaient obtenu toutes les autorisations administratives, à l’exception du permis de navigation et d’armement, indispensable. La situation était alors totalement bloquée. « Je vous adresse aujourd’hui un cri du cœur et un cri de colère : « Laissez les entrepreneurs travailler ! », avait interpellé Marc Audineau, cofondateur du projet avec Tony Philip, en appelant au président de la République.

Vendredi, une vingtaine de maires de communes littorales de la région, pour beaucoup plutôt proches de la majorité présidentielle dont Christian Estrosi maire de Nice et Josée Massi, maire de Toulon, ont signé une tribune dénonçant « cette exploitation commerciale du milieu marin ».

Le maire LR de Cannes, David Lisnard a pour sa part réclamé que les édiles des communes littorales puissent réguler le trafic maritime en face de leur territoire, s’insurgeant en particulier contre la « concurrence déloyale » d’une plateforme comme Canua Island vis-à-vis des plagistes et restaurants soumis aux taxes et règlements de la commune.

16 millions d’euros d’investissement

Les propriétaires du projet mettent quant à eux en avant leurs efforts en matière de respect de l’environnement.

« Construit avec des matériaux naturels, durables et recyclables et alimenté par du biocarburant, ce trimaran flotte en harmonie avec son écosystème. Canua Island est un navire décarboné, conçu à base de matériaux 100% renouvelables, conforme à la règlementation et écologiquement bien au-dessus des standards pratiqués », indique un communiqué. « La navigation garantit l’absence totale de rejets et de déchets en mer : les eaux usées et les déchets sont acheminés et triés à terre grâce à des barges utilitaires conçues par EcoTank et spécialement pour Canua Island. Par ailleurs, le navire est dépourvu de lumières sous-marines et maintient un niveau sonore ambiant mesuré, ce qui limite son impact sur la faune marine. »

« On est le bon élève et au lieu de nous prendre en exemple, on nous attaque », a déploré Marc Audineau.

Compte tenu de la polémique, la plage flottante ne sera pas ouverte au public cette saison. Basée à La Seyne-sur-mer, près de Toulon, elle effectuera des sorties épisodiques au large de différentes communes de la Côte d’Azur pour des événements privés : séminaires d’entreprises, mariages… Les promoteurs ont reçu pour l’instant une trentaine de demandes de réservation.

Soutenu par des banques dont la Banque Publique d’Investissement, ce projet a nécessité plus de 16 millions d’euros d’investissement.

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