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Côte d’Azur : clap de fin pour Canua Island

Les fondateurs du projet renoncent, dénonçant « une écologie de façade » et un « règlement de comptes » politique.

C’était attendu : les fondateurs de Canua Island jettent l’éponge, n’ayant pas reçu les derniers permis nécessaires à l’exploitation du projet. « On nous a clairement fait comprendre qu’il ne fallait rien attendre pour cet été », écrivent  dans un communiqué diffusé mardi matin Jean-Bernard Falco, le président de Canua Island, Marc Audineau et Tony Philp, les directeurs généraux et cofondateurs du projet. « Nous avons informé tout à l’heure nos 100 salariés que nous ne pouvions pas tenir plus longtemps. C’est une situation très douloureuse, mais Canua est une PME qui a besoin de travailler pour rembourser ses crédits et payer les salaires de ses employés”, poursuivent-ils. Cent emplois, c’est un plan social. »

Lundi, le président de Canua Island n’avait déjà plus guère d’espoir de voir la situation évoluer, à moins d’un très improbable coup de théâtre, qui n’aura donc pas eu lieu.

« Au moment de prendre ces décisions douloureuses, nous tenons à rappeler qu’à aucun moment, dans les sept années qu’aura duré cette aventure, ceux qui se sont opposés à nous depuis avril n’avaient manifesté le moindre doute ou la moindre opposition », affirment les cofondateurs de Canua. Pointés du doigt dans ce communiqué, l’Etat, « présent au capital de Canua par l’intermédiaire de Bpifrance », mais aussi la Région, « qui a offert sa garantie auprès des banques, à hauteur de 770 000€ quoique la région dise (le contrat est clair et engage en droit la Région)”, détaille le communiqué. « La vérité c’est que nous sommes les victimes d’une vendetta politique, estiment les cofondateurs de Canua Island. Derrière une écologie de façade (le même qui nous attaque aujourd’hui veut promouvoir des yachts plus polluants que ne le sera jamais Canua) se cache en réalité un règlement de compte qui nous dépasse et qui dépasse l’entendement économique. »

Une vague d’opposition depuis avril

Lancé il y a sept ans, ce projet de plage privée flottante était dans la tourmente depuis plusieurs semaines. Regroupant un bar-lounge, un restaurant, une piscine d’eau douce et une suite de 50 m², cet îlot de loisirs accessible uniquement par navette devait accueillir quelque 350 clients par jour, à 600 mètres au large de Mandelieu-la-Napoule. Depuis le début du mois d’avril, le projet a soulevé une vague d’opposition de la part notamment des élus locaux. Soutenue par la mairie de Mandelieu-La Napoule (Alpes-Maritimes), commune au large de laquelle le bâtiment devait jeter l’ancre, l’initiative avait notamment été fortement contestée par le président Renaissance de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur Renaud Muselier. L’affaire a pris une tournure hautement politique, remontant jusqu’au sommet de l’Etat. 

« La position du gouvernement est que le développement d’îles artificielles n’est pas compatible avec la nécessité de renforcer la protection de l’environnement marin », avait de son côté fait valoir lundi le secrétariat d’Etat à la Mer, interrogé par l’AFP après un courrier de Marc Audineau interpellant le président de la République Emmanuel Macron et se plaignant notamment d’un « blocage » d’Hervé Berville, le secrétaire d’Etat à la Mer.

« La nouvelle législation issue de la loi d’accélération des énergies renouvelables encadre d’ailleurs désormais strictement les installations flottantes en mer et réserve à l’avenir ce type de structures au développement des énergies renouvelables et aux missions de service public », a ajouté le secrétariat d’Etat. 

Vers des poursuites judiciaires ?

« Les services des différents ministères concernés instruisent comme pour tout projet, ni plus rapidement, ni moins rapidement, les autorisations nécessaires », avait assuré le secrétariat d’Etat, ajoutant toutefois : « L’artificialisation commerciale de l’espace maritime, sur une côte déjà très urbanisée, dans une mer en proie à de nombreuses pollutions, ne s’inscrit donc pas dans la logique et la politique écologique nécessaires ».

Contacté hier par L’Echo touristique, le président de Canua Island, Jean-Bernard Falco, a indiqué qu’il envisageait des poursuites judiciaires contre l’Etat pour obtenir réparation. Au total, 16 millions d’euros ont été investis dans ce projet. Jean-Bernard Falco est également le président-fondateur du groupe hôtelier Centaurus. Canua Island relevant d’une structure juridique indépendante, ces activités hôtelières ne sont pas impactées par la situation de Canua Island, a assuré Jean-Bernard Falco.

Sans doute Canua Island trouvera-t-elle preneur sur une autre destination. L’embarcation est pour l’heure bloquée au port de la Seyne-sur-Mer.

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4 commentaires
  1. Roger Bolini dit

    Il faut que Renaud Musolier prenne en charge les 100 personnes misent au chômage.

  2. Sofy dit

    Une piscine d’eau douce chaufee en stand bye 6 mois par an a 600m au large d’une plage , c’est pas de l’innovation, c’est archaïque ..

  3. Berne dit

    Changer d océan est préférable.pas besoin de sa en Méditerranée.ce débilisme d infrastructure intéressera les states ou les Emirats.

  4. Anonyme dit

    Dubai ou Miami sauront vous accueillir,
    Bon courage et bon vent!

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