Les métiers du tourisme doivent redorer leur image
Quatre écoles se sont associées pour lancer un portail commun. L'objectif : faire connaître leurs formations et les métiers à forte valeur ajoutée auxquelles elles préparent.
Les métiers du tourisme n'ont pas bonne presse. D'après un sondage réalisé par Opinionway en 2013, 35% des 15-25 ans estiment qu'ils sont précaires et peu qualifiés, 51% qu'ils sont mal payés et 74% qu'ils demandent beaucoup de sacrifices. C'est notamment pour casser cette image que quatre écoles supérieures de management en tourisme, l'ESCAET, Sup de Co La Rochelle, l'ESC Troyes et l'IEFT, viennent de s'associer.
Ce partenariat permet pour l'instant de faciliter l'inscription des étudiants grâce au portail commun, lancé le 28 janvier. Les quatre écoles comptent aussi accueillir de nouveaux membres dans le Nord de la France ou à l'étranger et espèrent lancer un concours commun l'an prochain. Mais pour Stéphane Boiteux, directeur général du groupe Idrac (IEFT), cette initiative va plus loin : « le portail, c'est aussi un porte-voix, presque un engagement politique. Ensemble, on a plus de poids pour communiquer auprès du public ou des différentes instances ».
« Pire que d'être artiste »
Le but de ce partenariat, à travers la promotion des métiers du tourisme et des formations qui y préparent, est de redorer l'image du secteur. « On souffre de la mauvaise image du tourisme, par exemple de ce que font certains hôteliers détestables, qui payent leurs salariés au lance-pierres. Pour les parents, faire des études dans le tourisme, c'est parfois pire que d'être artiste », lance Marie Allantaz, directrice de l'ESCAET.
De fait, le grand public ne connaît souvent que les métiers en bas de l'échelle, dans l'hôtellerie ou la restauration. Pourtant, les évolutions récentes -la globalisation, l'utilisation des nouvelles technologies et des phénomènes comme la consommation collaborative ou la RSE- ont ouvert de nouvelles portes avec des métiers comme Yield Manager, spécialiste e-distribution, Community Manager, chef de projet fidélisation… Les salaires, entre 20 000 et 30 000 € par an pour un premier poste et les possibilités d'évolutions, notamment à l'international et à travers des projets d'entreprenariat, sont attractifs.
Le BTS ne suffit plus
Ces nouveaux métiers demandent de nouvelles compétences. « On était dans une industrie qui avait besoin de techniciens. Aujourd'hui, on a besoin de plus en plus d'expertise. On se rend compte que le niveau Bac+2 n'est plus suffisant pour beaucoup de métiers », précise Marie Allantaz. La réforme du BTS Tourisme de 2013 a même renforcé la nécessité d'une spécialisation en Bac+3 estime la majorité des enseignants. Problème, peu de formations à Bac+3 offrent de réels débouchés. « Des licences qui ne servent strictement à rien ont ouvert ces dernières années », critique Dominique Chambeyron, vice-président de la FFTST (Fédération Française des techniciens et scientifiques du tourisme). Dans ce contexte, le partenariat aura donc aussi pour objectif de rassurer les parents et les étudiants sur le sérieux des formations supérieures. Un enseignement de qualité, selon les responsables des quatre écoles, doit d'abord répondre aux besoins du marché. « L'idée est bien sûr de tirer le niveau des formations supérieures vers le haut. L'ESCAET, historiquement spécialiste du tourisme, va apporter son savoir-faire aux autres écoles et inversement », explique Marie Allantaz. « On est en échange perpétuel avec les professionnels pour faire évoluer nos enseignements », rappelle Stéphane Boiteux. Proximité avec les entreprises, intervention de professionnels, exercices d'application concrets, périodes de stages importantes, ouverture sur l'international… La pédagogie affichée par ces écoles pourrait être prise en exemple. Le taux d'insertion affiché sur le portail, de 96% moins de 6 mois après l'obtention d'un bachelor (bac+3), contraste en effet avec la moyenne.
%%HORSTEXTE:2%%
%%HORSTEXTE:1%%
