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Les limites de la radicalité

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Les peoples s’ennuieraient-ils au point de vouloir faire la Une des médias pour autre chose que leurs histoires de coeur ? À considérer les prises de positions publiques de nombreuses personnalités à travers le monde sur de récentes questions d’actualité, c’est probable. J’en veux pour exemple les campagnes de soutien suite au rapt des lycéennes au Nigeria ou bien les mots d’ordre de boycott des Maldives ou des hôtels Dorchester qui circulent sur Internet. Sans remettre en doute la sincérité de ces levées de bouclier, leur médiatisation laisse perplexe et pas exempte de critiques. Ainsi, voir des stars se disputer une pancarte « Bring back our girls » sur le tapis rouge du Palais des Festivals et des Congrès de Cannes n’est certainement pas du meilleur effet ni d’une grande efficacité. Autre sujet, cette fois touristique, avec le tweet de Johnny Hallyday condamnant le rétablissement de la peine de mort aux Maldives. Sa reprise par les professionnels du tourisme, emmené par Jacques Maillot, a tout de louable dès lors que l’on applique sans exception cette vision humaniste et éthique dans le voyage. Aussi, faut-il rappeler au fondateur de Nouvelles Frontières que les destinations où « Les touristes sont dans de véritables ghettos dans lesquels on s’arrange pour ne pas les mettre en contact avec la population », pour remployer ses propres termes, sont encore légions ? Si les touristes ne se réduisent pas à des bestiaux sans état d’âme étalant leur crème solaire confortablement installés sur leur transat, ils ne sont pas forcément disposés à voir l’envers du décor de leur paysage de carte postale. Agiter l’argument économique et donc appuyer là où cela fait mal peut apparaître, de notre point de vue, comme un bon élément de pression mais rien n’est moins sûr que l’activité touristique soit le souci premier des tenants d’un pouvoir politique et/ou religieux radical. Ce n’est évidemment pas une raison pour détourner le regard, mais attention à ne pas radicaliser des populations pour qui le touriste est de plus en plus souvent perçu comme un envahisseur pollueur.

« Si les touristes ne se réduisent pas à des bestiaux sans état d’âme (…), ils ne sont pas forcément disposés à voir l’envers du décor de leur paysage de carte postale. »

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