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Législatives : une femme de chambre d’un hôtel Ibis devient députée

Figure emblématique de la longue grève des femmes de chambre de l’Ibis de Batignolles, Rachel Keke a réussi à pousser les portes de l’Assemblée pour y porter la voix des “travailleurs invisibles”.

Candidate aux législatives pour la Nupes dans la 7e circonscription du Val-de-Marne, Rachel Keke entre à l’Assemblée nationale en battant l’ex-ministre des Sports Roxana Maracineanu. Agée de 48 ans, la franco-ivoirienne a été la porte-parole de la longue grève des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles, qui avait durée 22 mois. Entre 2019 et 2021, la militante CGT s’était en effet mobilisée pour améliorer les salaires et les conditions de travail des femmes de ménage face au « mépris » de la direction. « C’est une vraie combattante, quand on l’a rencontrée dans le cadre de cette grève elle s’est très vite affirmée comme représentante de ses collègues », expliquait il y a quelques semaines  Claude Lévy, représentant de la CGT-HPE (Hôtels de prestige et économiques), ne tarissant pas d’éloges sur cette « autodidacte de la lutte ».

« C’est un métier qui détruit le corps. Il y a des syndromes du canal carpien, des tendinites, des maux de dos… », détaillait-t-elle en mai à l’AFP, se souvenant encore de cette sensation, « comme si on [lui] avait donné des coups partout », après son premier jour en tant que femme de ménage, en 2003. « Mais je me suis dit qu’il fallait que je prenne mon courage à deux mains, pour mes enfants. »

« Une victoire historique »

Arrivée en France en 2000, Rachel Keke a commencé à travailler comme coiffeuse avant d’entrer dans l’hôtellerie. L’hôtel Ibis devant lequel Rachel Keke s’est taillée une réputation syndicale et politique, elle a continué d’y travailler pendant le début de sa campagne avant de prendre un congé pour se consacrer pleinement aux législatives. Celle qui se définit comme « féministe » et « défenseuse » des « gilets jaunes », a paré d’éventuelles attaques sur son manque de formation.

« Si tu me parles avec le français de Sciences Po, je vais te répondre en banlieusard ! », mettait-elle en garde en mai dernier. « On connaît le niveau d’une femme de chambre, on sait que je n’ai pas de Bac+5 », expliquait-elle à l’AFP. « Je dis ce que je ressens. Si on me pose une question sur quelque chose que je ne comprends pas, je ne répondrai pas. Il faut que les médias s’habituent à ça. » « Cette victoire est historique, a lancé Rachel Keke dimanche soir, à l’annonce de son élection, devant ses supporters. Une Coupe du monde. Je serai une députée exemplaire. Je veux nettoyer l’Assemblée nationale. Je veux y faire le ménage. Si tu es éboueur ou agent d’entretien, tu peux entrer au Palais-Bourbon ! »

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1 commentaire
  1. Sylvain Coucharriere dit

    « Si tu es éboueur ou agent d’entretien », soyons un peu méchant. Mes parents m’ont appris la politesse, c’est-à-dire, à ne pas commencer un échange avec un inconnu par le tutoiement. Surtout lorsqu’on travaille comme moi en direct avec la clientèle. C’est une question de respect. Suis-je vieux jeu de vouloir rester correct la première fois ? Et ceci n’est PAS une question de diplômes.

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